Coup d’État et Corruption : L’épouse de l’ex-président du Gabon derrière les barreaux

Sylvia Bongo Ondimba Valentin, l’épouse franco-gabonaise de l’ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba, a été placée sous incarcération, suite à des allégations de détournements de fonds publics. Elle avait été mise en résidence surveillée après un coup d’État militaire survenu fin août. L’annonce de son incarcération a été confirmée par son avocat français, Me François Zimeray, qui dénonce une “procédure illégale” et “arbitraire”.

 

Suite à une série d’auditions, Mme Bongo a été incarcérée à la prison centrale de Libreville. Elle avait précédemment été inculpée pour des accusations, notamment de “blanchiment de capitaux et faux et usage de faux”. Ces charges découlent d’une période suivant un coup d’État qui avait renversé son mari fin août.

Les militaires, qui ont orchestré le coup, accusaient l’entourage de l’ex-président d’avoir manipulé les élections. Ils suspectaient notamment Mme Bongo et son fils, Noureddin Bongo Valentin, d’avoir joué un rôle prédominant dans la gouvernance du pays depuis le grave AVC de M. Ondimba en 2018. Noureddin est aussi en détention depuis le début du coup d’État, avec des accusations similaires à sa mère.

Me Zimeray continue de dénoncer la procédure à l’encontre de sa cliente, considérant son emprisonnement comme une “détention arbitraire”. Le procureur de la République de Libreville, sollicité pour des commentaires, n’a pas encore répondu.

Le coup d’État en question a eu lieu peu après la réélection d’Ali Bongo Ondimba, qui avait été au pouvoir pendant 14 ans. Cet événement a été précipité par des allégations de fraude électorale massive, conduisant à une prise de pouvoir par le général Brice Oligui Nguema. Depuis, le général Oligui reste une figure populaire, avec beaucoup considérant que son action a libéré le Gabon de plus d’un demi-siècle de “dynastie Bongo”.

Ali Bongo Ondimba avait succédé à son père, Omar Bongo Ondimba, à la tête du Gabon en 2009. Malgré les accusations portées contre sa femme et son fils, les militaires semblent avoir exempté M. Ondimba, le considérant comme une victime de manipulations par son entourage familial.

Des preuves tangibles de corruption ont été présentées contre Noureddin Bongo Valentin. Des sommes d’argent massives ont été saisies lors d’une descente à son domicile et à celui d’autres membres proches de l’ex-Première dame. Plus tard, plusieurs accusations ont été portées contre lui et son entourage.

Le général Oligui a publiquement critiqué la façon dont Mme Bongo et Noureddin ont manipulé le pouvoir d’Ali Bongo, en particulier après son AVC. Il a affirmé que la paire avait falsifié la signature du président et pris des décisions en son nom.

Malgré ces allégations et le tumulte politique, le Gabon est actuellement classé 136e sur 180 en matière de perception de la corruption par Transparency International.

vous pourriez aussi aimer
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.