Espagne-Sénégal : Début des expulsions de migrants suite à un accord bilatéral.

L’Espagne a récemment pris des mesures pour renvoyer chez eux certains migrants originaires du Sénégal qui sont entrés illégalement sur le territoire espagnol. Un premier avion charter a été affrété à cette fin, marquant ainsi le début d’une série d’expulsions vers le Sénégal.

Selon le réputé quotidien espagnol, El Pais, ce vol d’expulsion est le premier de son genre à renvoyer un groupe de migrants du territoire espagnol vers le Sénégal. Les informations, provenant de sources judiciaires et policières, confirment que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un accord conclu entre Dakar et Madrid. Cet accord stipule que tous les migrants arrivés illégalement en Espagne, à l’exception de ceux se trouvant dans des situations particulièrement vulnérables telles que les enfants, les personnes âgées, les malades, ou ceux dont la situation ne justifie pas une demande d’asile, peuvent être renvoyés au Sénégal. Suite à ce premier vol, d’autres suivront, comme l’a annoncé l’Espagne, pour poursuivre cette démarche d’expulsion.

Il est essentiel de comprendre le contexte de cette situation. Les îles Canaries, un archipel espagnol situé à l’ouest du Maroc, ont été le théâtre d’une augmentation considérable du nombre d’arrivées de migrants cette année. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé que depuis le début de l’année en cours, plus de 30 000 exilés ont atteint l’archipel. Pour mettre cela en perspective, le nombre total de migrants arrivés sur l’ensemble du territoire espagnol était d’environ 15 000 pour toute l’année 2022. De manière significative, une grande majorité de ces migrants, soit environ 60% selon des sources policières citées par El Pais, sont originaires du Sénégal.

L’augmentation drastique des arrivées met une pression énorme sur les ressources et les infrastructures des Canaries. Cela pose également des défis politiques et humanitaires pour l’Espagne, qui cherche à trouver un équilibre entre le respect des droits de l’homme, la gestion des demandes d’asile, et le maintien de la sécurité et de l’intégrité de ses frontières.

L’accord entre l’Espagne et le Sénégal vise donc à trouver une solution mutuellement bénéfique à ce défi migratoire croissant. D’un côté, il donne à l’Espagne un mécanisme pour gérer les flux migratoires, tout en veillant à ce que les migrants qui ne remplissent pas les conditions requises pour rester sur le territoire soient renvoyés dans leur pays d’origine. D’un autre côté, il offre au Sénégal l’assurance que ses ressortissants seront traités avec humanité et respect, tout en évitant des situations prolongées et indéfinies de détention ou de limbo juridique en Espagne.

Toutefois, la mise en œuvre de cet accord, notamment les expulsions, soulève des préoccupations parmi les défenseurs des droits de l’homme et des migrants. Nombreux sont ceux qui appellent à une approche plus inclusive et humanitaire, mettant l’accent sur l’intégration, l’assistance et les solutions à long terme plutôt que sur les mesures punitives.

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