«Financements provenant de l’étranger des partis politiques : «Il y a lieu de revoir cette disposition… », Ndiaga Sylla





Le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a, dans un communiqué, rappelé que tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal « s’expose à la dissolution » conformément à l’article 4 alinéa 2 de la loi sur les partis politiques. L’expert électoral, Ndiaga Sylla, admet que la dernière modification de la loi relative aux partis politiques, intervenue en 1989, interdit tout financement provenant directement ou indirectement de l’étranger.

«Mais force est d’admettre que cette disposition n’est nullement respecté par les formations politiques au Sénégal. Il en va de même de l’obligation du dépôt annuellement des états financiers par chaque parti politique», a t-il rappelé.

  1. Sylla précisera avoir participé dans un débat avec un responsable du parti présidentiel qui se targuait de la capacité de leurs militants établis à l’extérieur à mobiliser des fonds en vue de contribuer au financement de la campagne électorale.

«Évidemment, j’avais tenu à préciser qu’une telle pratique est contraire à la loi. Toutefois, il me semble que, par delà la motivation légitime de veiller à la préservation de la souveraineté nationale, il y a lieu de revoir cette disposition dès lors qu’à partir de l’adoption du Code électoral consensuel de 1992, les Sénégalais résidents à l’extérieur participent aux élections nationales.  Au surplus, ces compatriotes élisent des députés dédiés à la Diaspora en vertu de la loi constitutionnelle issue du référendum de 2016».

Pour l’expert, «il est paradoxal de constater que la révision constitutionnelle de 2001 tout comme celle 2016 ont visé le système partisan sans que la loi relative aux partis politiques ne soit réactualisée.  J’ose croire que les conclusions auxquelles a abouti la commission cellulaire du dialogue politique permettront de disposer d’une législation actant la rationalisation du système partisan, le mode de financement direct des partis politiques ainsi que la création d’un organe indépendant chargée de leur régulation», a t-il conclu.

 





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