Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a appelé jeudi les pays africains à « se tenir aux côtés de l’Ukraine », dont l’invasion par l’armée russe fin février dernier fait craindre le risque d’une grave crise alimentaire mondiale, notamment en Afrique.
« Cela a du sens pour les Africains de se tenir aux côtés de l’Ukraine », a déclaré M. Kouleba lors d’une conférence de presse en visioconférence avec des journalistes africains. Il a exhorté les pays africains à « ne pas acheter de céréales ukrainiennes volées » selon lui par la Russie.
« Aidez-nous à résoudre le problème », leur a demandé le ministre des Affaires étrangères, avant d’ajouter: « J’appelle les pays africains à travailler ensemble pour mettre la pression sur la Russie afin de garantir une route maritime sécurisée pour exporter (nos céréales) » vers l’Afrique.
« C’est horrible que la Russie joue à des +jeux de la faim+ avec le monde en bloquant les exportations alimentaires ukrainiennes, tout en essayant de rejeter la responsabilité sur l’Ukraine », a lancé le chef de la diplomatie ukrainienne.
Les pays africains ont « un rôle crucial à jouer » car « ils comptent et influencent la position de la Russie », a estimé M. Kouleba face à la presse.
Selon lui, « la Russie bloque à ce jour 57 bateaux remplis de céréales », a-t-il regretté, fustigeant que « la chaîne traditionnelle d’exportation soit cassée » du fait du blocus imposé par la flotte russe dans la mer Noire. « Nous ne pouvons plus utiliser que les routes, les rails et les rivières », a-t-il déploré.
« Quand la Russie a lancé son invasion, elle savait parfaitement les conséquences que cela aurait, pas seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour le monde entier », a aussi jugé M. Kouleba.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a par ailleurs alerté sur le risque potentiel « d’une crise alimentaire prolongée sur plusieurs années », si le blocage des céréales devait perdurer dans les prochains mois, car « cela compromettrait la capacité de nos agriculteurs à procéder à la nouvelle récolte ».
Mais il a affirmé que « l’Ukraine continuera à travailler avec les pays africains (…) pour s’assurer que toutes les marchandises vendues sous contrat atteignent bien les marchés de consommation ».