« Le Fouta oublié », Et si les populations étaient les principales responsables ? (Par Yero Guissé)
« Le Fouta est laissé en rade ! ». L’expression est presque sur toutes les lèvres et la question sur le retard socio-économique de la « région naturelle du Fouta » est au centre des débats. Depuis la réélection du Président Macky Sall à la magistrature suprême, les populations du Fouta ne cessent de montrer leur mécontentement sur l’absence de projets majeurs et la non-prise en compte de leurs doléances majeures.
Cette situation chaotique du Fouta contradictoire à la réalité des urnes doit nous interpeller afin de situer les responsabilités de cette injustice qui dure depuis les indépendances. Force est de reconnaitre que de Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, le Fouta a toujours été représenté par ses fils dans les plus hautes fonctions de l’Etat.
En 2012, les populations avaient beaucoup d’espoir avec l’élection de Macky Sall à la présidence de la République. Malheureusement, la situation est plus que jamais catastrophique et l’image du Fouta est de plus en plus ternie avec des expressions comme « Neddo Ko Bandum », « Titre Foncier électoral», « Binguel morowo». La colère et le désespoir des populations se traduisent à travers les discussions sur les réseaux sociaux notamment sur « WhatShapp ».
Au regard de tous ces constats, les populations du Fouta doivent se regarder en face et se poser un certain nombre de questions ?
Le Fouta est-il victime de sa manière de faire de la politique ? En effet, la politique, telle qu’elle est pratiquée au Fouta, trahit sa mission même de gestion des affaires de la cité. Elle est malheureusement devenue une course contre la montre à la recherche de privilèges, de prestiges et de places. Avec la puissance de l’argent, les hommes politiques (qui sont censés être des représentants du Bas-peuple) occultent les doléances et les préoccupations légitimes des populations au profit des intérêts personnels ou de clans. Il suffit d’observer l’évolution du développement socio-économique au Fouta pour s’en rendre compte. En effet, le Fouta est l’une des contrées du Sénégal où il manque de tout : Absence d’infrastructures routière et sanitaire, la recrudescence de l’insécurité alimentaire.