Le Sénégal surpasse l’Afrique en coût de la vie selon Numbéo
Le Sénégal, selon les données récentes de Numbéo, est désormais le pays le plus coûteux d’Afrique en termes de coût de la vie. Alors que la vie en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, à Maurice et au Zimbabwe oscille autour de 42, le Sénégal atteint 46,4. Pour mettre les choses en perspective, la référence, New York, est à 100.
Numbéo établit son indice en se basant sur plusieurs éléments clés : les prix dans les épiceries, les coûts des restaurants, les transports, et les services publics. Ces éléments reflètent en général les dépenses des ménages sénégalais. Leur qualité de vie est malheureusement en déclin. Selon El Hadj Alioune Diouf, expert en économie, le coût de la vie d’un pays est directement lié à la santé de son économie. Des économies robustes conduisent souvent à des coûts de vie élevés, alimentés par une forte demande de biens et services.
Après une croissance économique modeste de 4,7% en 2022, le Sénégal est sur le point de voir son économie s’améliorer cette année, principalement grâce à l’émergence de son secteur énergétique. Cependant, malgré ces perspectives positives, le pays est également aux prises avec une inflation croissante.
L’inflation est caractérisée par l’augmentation générale des prix des biens et services. Ainsi, pour acheter la même chose qu’auparavant, les ménages sénégalais doivent débourser plus. En 2022, le taux d’inflation du Sénégal a atteint 9,7%, le plus élevé depuis des décennies. Les denrées alimentaires, influencées par les cours mondiaux des matières premières, ont été particulièrement touchées. Le gouvernement avait tenté de contrecarrer cette tendance par des mesures d’accompagnement, mais celles-ci n’ont pas eu l’effet escompté. En 2023, la situation s’est encore aggravée, les prix à la consommation augmentant de 0,6% par rapport au trimestre précédent.
Ce contexte inflationniste ne s’est pas produit dans le vide. Curieusement, cette période de hausse des prix coïncide avec des marges bénéficiaires élevées pour les entreprises et les commerçants. Professeur Diouf suggère une régulation plus stricte et des mesures pour réduire ces marges. Pour la population, ce coût de vie élevé entraîne des conséquences directes. Les ménages sénégalais se retrouvent à hiérarchiser leurs dépenses.
En effet, une étude sur les conditions de vie de 2018-2019 a révélé que l’alimentation et le logement étaient prioritaires pour les ménages sénégalais. Malheureusement, des domaines cruciaux comme l’éducation et la santé sont souvent relégués au second plan.