Les éléments de la sr se font passer pour un riche homme d’affaires libanais pour démanteler un réseau de pr0xénètes maghrébins

A. A. Ndiaye, S. Zaafoor, H. Mssieh, M. Migrou, Z. Apidi et D. El Falleh ont comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar ce jeudi 08 décembre 2022 pour y répondre des faits d’offre ou cession de drogue contre le premier, proxénétisme et détention de drogue contre la deuxième et défaut de carnet sanitaire contre les autres. À cet effet, ils risquent des peines allant de deux ans à 1 mois de prison. Le jugement sera rendu le 15 décembre prochain.

Les forces de sécurité du pays ne badinent pas avec les malfrats. Ils usent de tous les moyens pour traquer les faussaires et les mettre entre les mains de la justice. À cet effet, pour cerner un réseau de proxénétisme maghrébin, les éléments de la section de recherche se sont fait passer pour un riche homme d’affaires libanais. En effet, tout est parti d’une dénonciation anonyme faisant état d’un réseau de prostitution maghrébine à Dakar.
À la réception de cette information, une enquête a été diligentée par les gendarmes de la section de recherche. Ainsi, pour les besoins de l’enquête, il fallait infiltrer cette organisation. Et dans cette circonstance, la nommée Samira a été contactée par un gendarme qui se faisait passer pour un riche homme d’affaires libanais. Ce dernier a contacté Samira pour lui dire qu’il voulait organiser une fête dans une grande Villa à Ngaparou dans le département de Saly. Dans leurs échanges, le gendarme lui a fait savoir qu’il voulait des filles bien agrémentées. La mise en cause a refusé dans un premier temps, mais sur insistance de son interlocuteur, Samira s’est laissée convaincre. Par la suite, elle a proposé d’apporter des filles moyennant 250.000 francs chacune. Ainsi, le présumé homme d’affaires l’a encore contactée pour lui dire qu’il souhaiterait avoir de la drogue durant cette soirée. C’est ainsi que Samira s’est rapprochée de sa copine Hadja qui l’a mise en rapport avec Abdoul Aziz Ndiaye pour une commande de 3 grammes de cocaïne. Dès leur arrivée dans la Villa située à Saly, elles ont réclamé leur dû et Samira a procédé au partage de l’argent. Sur ces entrefaites, les gendarmes ont effectué une descente sur les lieux. Lorsqu’elle a aperçu les hommes en bleu, elle a fourré la cocaïne dans son soutien-gorge. Ainsi, ils ont tous été arrêtés et placés sous mandat de dépôt depuis le 29 novembre 2022.

Poursuivi pour offre ou cession et détention de drogue de 5 grammes de cocaïne, A. Aziz Ndiaye, domicilié à Ouakam, a nié les faits qui lui sont reprochés. ” On s’est connu dans une boîte de nuit. Depuis ce jour-là, j’ai l’habitude de les amener là où elles veulent, car je loue une voiture. Je vous confie que Samira ne m’a pas contacté”, nie-t-il.

Commerçante de son état, S. Zafoor âgé de 41 ans de nationalité marocaine domiciliée à Fann Hocke est poursuivie pour complicité et détention de 3 grammes de drogue et de proxénétisme. ” J’ai été arrêté à Saly. Je reconnais que les enquêteurs ont trouvé de la drogue par-devers moi d’un poids de 3 grammes. Ce n’était pas pour moi, mais pour un homme d’affaires libanais. Il m’a remis de l’argent pour faire la commande. Je n’ai jamais vu le Libanais, mais on échangeait au téléphone. À son tour, sa co-prévenue la nommée Hajar Mssieh, de nationalité marocaine est poursuivie pour défaut de carnet de santé. Il est également reproché au prévenu d’avoir aidé son co-inculpé Abdoul Aziz Ndiaye à vendre la drogue à Samira moyennant un montant de 50 mille francs le gramme. Lors de son interrogatoire, elle a nié les faits alléguant n’avoir jamais exercé le métier de prostitution. “Abdoul Aziz Ndiaye est un ami que j’ai connu depuis des années. Il a l’habitude de nous louer sa voiture”, a fait savoir la coiffeuse de profession domiciliée à Sandaga.

Quant à l’étudiante en Marketing à l’ESP de Dakar, Myriem Migrou, poursuivie pour prostitution sans carnet de santé avoue avoir pris part à cette soirée, mais soutient qu’il n’y avait pas de drogue lors des festivités et elle n’a commis aucun acte anormal.

Le parquet leur pose la question de savoir pourquoi cet argent était destiné en guise de remerciements pour avoir participé à cette soirée et pour l’ouverture de ces deux restaurants. Elle répond de n’avoir jamais pris l’argent directement. « J’ai beaucoup insisté sur l’origine et les raisons de cette remise. Mais j’avais comme réponse que c’était juste pour une fête à Saly et de l’inauguration de deux restaurants dans la petite côte », se dédouane-t-elle.

Faisant son réquisitoire, le représentant du parquet a relevé que les prévenus comparaissent pour les faits d’offre ou cession de drogue et de prostitution. Lesquels faits sont réprimés par les articles 99 du code des drogues et 321 du code de procédure pénale. La mise en cause Samira est poursuivie pour proxénétisme et complicité d’offre pour la première infraction puisque les dispositions de l’article 323 sont très claires. « Elle a recruté des filles en vue de leur prostitution ou de profiter des fruits de leur prostitution. Elles ont été interpellées sur la base d’une information judiciaire à la suite d’une enquête diligentée par les gendarmes. Elle a reçu de l’argent qu’elle a distribué aux filles », a précisé le parquet. Des faits selon lui, qui caractérise l’infraction de proxénétisme. Concernant le prévenu Abdoul Aziz Ndiaye l’infraction est largement établie. Au terme de son réquisitoire, le procureur a demandé que tous les prévenus soient déclarés coupables et condamnés à deux ans d’emprisonnemen ferme contre Abdoul Aziz Ndiaye, 2 mois ferme contre Samira et 1 mois de prison assorti de sursis contre les autres prévenus.

Prenant la parole, la défense avec Abdi Nar Ndiaye estime que cette procédure devrait être inacceptable. Selon lui, il est important de distinguer l’incitation à la commission d’infraction. Cette procédure n’est, dans ces cas de figure, acceptée qu’en matière douanière. « Les moyens utilisés par les gendarmes sont déloyaux. La procédure utilisée par les gendarmes est irrecevable. Cette affaire doit être revue. Il n’y a aucune once de preuve qui montre que la dame Samira est une proxénète », a plaidé la robe noire qui demande que sa cliente soit renvoyée à des fins de la poursuite sans peine ni dépens au bénéfice du doute ou à défaut faire une application bienveillante de la loi.

Michel Ndong, Me Alioune Badara Fall, Me Arona Basse, Me Awa Faye et Me Seydou Diagne ont tous plaidé dans le même sens à savoir le renvoic des prévenus des fins de la poursuite. L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 15 décembre 2022.

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