Ligue des champions : « Le Bayern va démolir Lyon ! », « pas un cadeau »… la presse allemande, entre excès de confiance et modestie

Le match France-Allemagne est lancé. Si les joueurs du Paris-Saint-Germain et de Leipzig ne fouleront les pelouses du stade de la Luz à Lisbonne que mardi 18 août et ceux du Bayern et de l’Olympique lyonnais que le lendemain, une partie de la presse allemande a, elle, déjà lancé les hostilités avant les demi-finales de la Ligue des champions.

« Le Bayern va démolir Lyon ! » titrait ainsi Sport Bild dimanche au lendemain de la victoire des hommes de Rudi Garcia aux dépens de Manchester City. Connu outre-Rhin pour ses prises de position tranchées – le tabloïd avait notamment qualifié de « blitzkrieg » la victoire fleuve de l’Allemagne sur le Brésil (7-1) en demi-finale de la Coupe du monde 2014 – l’hebdomadaire sportif précise néanmoins que « Lyon n’est pas un cadeau » pour des Bavarois, certes, invaincus depuis neuf mois.
« Tournoi fou »
En saluant par un « Chapeau ! » – en français dans le texte – la prestation des joueurs de l’OL en quart de finale, Abendzeitung se veut plus mesuré et invite ses lecteurs à « ne pas sous-estimer l’outsider lyonnais ». Si l’équipe rhodanienne « n’a pas de grande star, estime le quotidien bavarois, elle impressionne par son collectif », rappelant que Lyon vient d’éliminer coup sur coup la Juventus et Manchester City, deux sérieux prétendants à la victoire finale.

Même réserve du côté de Kicker, qui remonte le temps jusqu’en 2001, et la nette victoire de Lyon sur le Bayern (3-0), en phase de poules de la compétition, première des deux défaites bavaroises en dix confrontations contre les Lyonnais. L’hebdomadaire consacré au football revient sur le discours alors prononcé par Franz Beckenbauer, président du Bayern : « Les quatre minutes légendaires du 6 mars 2001 ». Un recadrage en bonne et due forme au retour des joueurs à leur hôtel, leur reprochant d’avoir « d’avoir joué à autre chose qu’à du football » ce soir-là.

Sans prendre position, le quotidien national Die Zeit évoque un « tournoi fou » dans lequel l’exploit des plus petits clubs est possible, quand Der Spiegel souligne les « coachings gagnants » de Rudi Garcia, l’entraîneur lyonnais, capable de « renverser le cours d’un match. »

Dans une chronique intitulée « Les perdants d’hier sont les gagnants d’aujourd’hui », le Frankfurter Allgemeine Zeitung doute que les équipes arrivant avec du rythme, c’est-à-dire les formations allemandes, où le championnat avait pu reprendre mi-mai et se terminer fin juin, possèdent un réel avantage sur la fraîcheur des clubs français, où le football s’était arrêté entre mars et juillet : « Il y a des choses plus importantes que le rythme : la fraîcheur avant tout, la capacité d’adaptation, et la nouveauté de cette année : l’imagination. »

Bataille d’entraîneurs
Pour la presse allemande, la double confrontation, entre le PSG et Leipzig puis entre Lyon et le Bayern, se résume surtout à une bataille d’entraîneurs, dont trois sur les quatre présents à ce stade de la compétition sont allemands. « Pas une coïncidence », selon le Süddeutsche Zeitung, qui loue la formation académique de Julian Nagelsmann, Hansi Flick et Thomas Tuchel. Si leurs styles sont à nuancer, le quotidien les fait se rejoindre sur leur attrait pour le « gegenpressing » et un héritage commun : celui de la méthode Rangnick, ancien tacticien de Leipzig, adepte de ce pressing haut à la perte du ballon.

Thomas Tuchel – le « sous-estimé » – a également les honneurs de la presse, qui fait l’article sur sa gestion du groupe parisien, qu’il « connaît bien en dehors du terrain » et dont « le charisme permet d’atteindre des stars de l’envergure de Neymar », écrit Die Welt. Le Süddeutsche Zeitung vante en particulier sa gestion du cas Mbappé, chez qui « tout va un peu plus vite, même la guérison de sa cheville ».

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Le quotidien bavarois met par ailleurs l’accent sur certains hommes forts du tour précédent, Alphonso Davies en tête. A 19 ans, le latéral gauche du Bayern, révélation du quart de finale contre le FC Barcelone (8-2) « est devenu l’attraction du football mondial », après son enchaînement technique sur le cinquième but munichois. « Un geste digne de Messi », s’enthousiasme le Süddeutsche Zeitung, tandis que Der Spiegel préfère parler de « seize secondes de classe mondiale » pour qualifier son raid solitaire sur l’aile droite de la défense catalane. De son côté, le Berliner Zeitung s’intéresse à Neymar, qui « après des années difficiles, a enfin la chance de sortir de l’ombre de Lionel Messi et Cristiano Ronaldo suite à leur élimination ».

Rahma Adjadj et Maxime Lemaitre

via LeMonde

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