Macky Sall face à la question épineuse des prisonniers politiques

Le débat sur l’existence de prisonniers politiques est un sujet brûlant qui alimente les discussions au Sénégal, particulièrement en ce moment. Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a jeté un nouvel éclairage sur ce sujet sensible dans une déclaration faite jeudi. Le discours de Gassama semble adresser un message implicite au régime actuel dirigé par le président Macky Sall, bien que son nom n’ait pas été explicitement mentionné.

 

Seydi Gassama déclare que le phénomène des prisonniers politiques est souvent occulté ou redéfini par les régimes en place. Faisant référence à l’histoire, il note que même les régimes coloniaux, y compris le régime d’apartheid en Afrique du Sud, ont catégorisé les membres des mouvements de libération comme des “terroristes” plutôt que comme des prisonniers politiques. Selon lui, cette reclassification est une stratégie délibérée pour discréditer l’opposition et lui retirer sa légitimité politique.

“Le rejet du terme ‘prisonnier politique’ n’est pas un phénomène isolé. C’est une tactique bien établie pour déshumaniser et marginaliser ceux qui sont en désaccord avec le régime au pouvoir,” souligne Gassama. “En leur refusant le statut de prisonniers politiques, les régimes peuvent plus facilement justifier des mesures sévères à leur encontre, allant jusqu’à la détention prolongée sans procès.”

Selon des chiffres avancés par certaines factions de l’opposition sénégalaise et des militants de la société civile, il y aurait actuellement plus de 1 000 détenus politiques dans les prisons du pays. Ce nombre, s’il est confirmé, soulèverait des questions sérieuses sur la démocratie et les droits de l’homme au Sénégal. Pourtant, comme le fait remarquer Gassama, la terminologie même est contestée, car le régime au pouvoir évite soigneusement d’utiliser le terme “prisonniers politiques”.

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