Alors qu’ils sont renvoyés en jugement depuis le mois de juillet dernier, ce n’est qu’hier que le promoteur de lutte Aziz Ndiaye, ainsi que son père El Hadj Baye Alé et son frère Massata Ndiaye ont été cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Dakar, pour l’affaire de détournement de riz dans laquelle ils sont impliqués. Cependant, la famille Ndiaye n’a pas pu être jugée, car le dossier a été renvoyé au 8 février prochain pour plaidoiries. Même si le père et le frère d’Aziz Ndiaye étaient les seuls à se présenter devant les juges de la 2e Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar.
A la date de renvoi, le patron d’Aziz Productions et son père répondront des chefs d’association de malfaiteurs et complicité de recel, tandis que Massata Ndiaye comparaitra pour association de malfaiteurs et recel. Le trio sera jugé sans leur quatrième acolyte, le transporteur Malien Abdou Konté dont le mandat d’arrêt est resté infructueux. Ce dernier était mandaté pour convoyer au Mali du riz d’une valeur de 100 millions de francs Cfa pour le compte du commerçant Mamadou Kébé. La marchandise s’était retrouvée curieusement dans les locaux de la société du promoteur de lutte Aziz Business Company (Abc) qui s’active dans le commerce, le transport, l’import-export et l’événementiel. C’est la raison pour laquelle le juge avait inculpé Aziz Ndiaye et son père. Toutefois, ils n’ont pas été placés sous mandat de dépôt. Ils étaient plutôt placés sous contrôle judiciaire, contrairement à Massata qui avait passé des mois en prison avant d’être libéré provisoirement par la chambre d’accusation.
Le juge Yakham Lèye avait lancé un mandat d’arrêt contre le Malien, car en poussant ses investigations, il avait découvert des éléments à charge contre le transporteur Konté. Une délégation judiciaire avait été faite à la Section de recherches, surtout que la Division des investigations criminelles (Dic) a joint dans le dossier un procès-verbal de recherches infructueuses.
En attendant le procès, il faut rappeler que les inculpés ont toujours contesté les faits. Lors de son audition au fond, Aziz Ndiaye avait déclaré qu’il ignorait même que le riz était stocké dans leur magasin. Son père, Baye Allé Ndiaye, a soutenu qu’il ignorait l’origine illicite du riz et qu’il ne pouvait en douter, dans la mesure où le riz a été déchargé en plein jour et qu’on lui a présenté des factures. Quant à Massata Ndiaye, son argument de défense consiste à dire qu’il n’avait pas acheté à un prix dérisoire, car son bénéfice s’est chiffré à 500 F par sac de riz. A l’enquête, il aurait reconnu avoir acheté 84 tonnes de riz à 21 millions de francs Cfa. D’ailleurs, lors de sa mise en liberté provisoire, il s’était engagé à rembourser la partie civile.