Me Abdoulaye Tall donne des explications sur la non-libération de certains détenus politiques

La loi d’amnistie votée sous le régime de Macky Sall a permis la libération de nombreux individus arrêtés lors des manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 au Sénégal. Cependant, la situation de certains détenus politiques reste préoccupante, suscitant des appels à l’action de la part de la nouvelle administration de Bassirou Diomaye Faye. Maître Abdoulaye Tall, avocat des détenus encore incarcérés, a partagé son analyse sur Walftv, éclairant les raisons derrière le retard de leur libération.

Maître Tall explique la division en deux catégories des détenus non libérés, chacune se trouvant dans une situation juridique distincte. Il déclare : “Le jour de la prestation de serment du Président Diomaye Faye à Diamniadio, une fois la cérémonie terminée, je me suis directement rendu voir les concernés. J’ai immédiatement repris mon travail, me consacrant exclusivement à leur cas. Pour certains, leur dossier se trouve en chambre d’accusation. En effet, le juge a émis ce que l’on appelle une ordonnance de rejet d’une demande de liberté provisoire. Mécontente, la partie adverse a alors interjeté appel, faisant ainsi échapper le dossier des mains du juge pour qu’il aboutisse directement en chambre d’accusation.”

Concernant l’application de la loi d’amnistie, il précise : “C’est ensuite que la loi d’amnistie a été promulguée. Il est important de noter que pour qu’une personne bénéficie d’une libération grâce à cette loi, c’est au juge de prendre cette décision. Toutefois, le juge ne possédant plus les dossiers, si la libération ne peut être ordonnée par lui, c’est la chambre d’accusation qui s’en chargera. C’est pourquoi je peux affirmer que la majorité d’entre eux seront libérés d’ici le 18 avril, date prévue pour leur audience devant la chambre d’accusation.”

Sur les délais de libération, Maître Tall ajoute : « Il est à noter qu’il y a des délais à respecter. Nous avons même demandé à ce que ces délais soient raccourcis afin qu’il puisse être libéré le plus rapidement possible. »

Il aborde ensuite la situation de la seconde catégorie de détenus : « Cette autre catégorie reste incarcérée principalement parce qu’ils ont reçu ce que l’on nomme une ordonnance de renvoi avant l’adoption de la loi d’amnistie. Cela signifie simplement que le procureur a demandé au juge de les juger. Ce n’est pas du ressort du procureur de décider de leur libération. La décision revient soit au juge d’instruction, soit à la chambre d’instruction, soit enfin à la juridiction de jugement. Ainsi, ces dossiers doivent nécessairement être examinés par la juridiction compétente pour le jugement, le tout survenant dans le contexte des élections présidentielles récentes. »

Abdoulaye Tall répond aux polémiques soulevées, notamment par l’activiste et rappeur Abdou Karim Gueye, dit Karim Xrum Xax. Ce dernier avait exprimé son intention de manifester sa colère en appelant à un rassemblement devant la prison de Rebeuss. Il avait finalement renoncé à cette manifestation, arguant que certaines personnes, comme des avocats, lui avaient conseillé de patienter le temps que le dossier soit résolu de manière plus adéquate.

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