Au Bénin, cette semaine est marquée par les mouvements sociaux. La paralysie du secteur judiciaire continue, les magistrats reconduisent leur grève de 5 jours comme le personnel de la justice qui est passé de 3 à 5 jours. Et la fonction publique dans son ensemble est appelée à débrayer ce mardi et pour 72 heures par les sept centrales syndicales. Une mobilisation contre la suppression du droit de grève aux magistrats, aux greffiers, aux agents de santé, aux paramilitaires votée par les députés fin décembre.
Il y aura des perturbations dans le secteur de la santé, mais aussi dans l’enseignement, du primaire jusqu’à l’université, et dans les ministères qui se mobilisent par solidarité et pour des revendications plus spécifiques.
Pour les syndicats, le vote des dispositions supprimant le droit de grève par les députés est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ils estiment qu’il intervient dans un contexte de promesses non tenues du gouvernement aux travailleurs.
C’est maintenant à la Cour constitutionnelle de dire si les textes controversés sont conformes. Elle pourrait se prononcer avant la fin de la semaine d’après les informations de RFI. Et ce n’est pas simple, car il y a eu deux décisions opposées concernant la suppression du droit de grève pour les douaniers : la plus récente, en 2011, la Cour déclarait que cette suppression était conforme à la Constitution, en 2006, la Cour avait affirmé au contraire que la grève était un droit constitutionnel. Ses décisions sont très attendues, de nature à apaiser ou envenimer la situation.
Le président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, a annoncé la semaine dernière que les députés les respecteraient.