Panapress : Comment une agence panafricaine est tombée en déclin

Depuis près de deux décennies, l’Agence panafricaine d’information (Panapress), basée à Dakar, est plongée dans une crise financière durable et profonde. Née d’un projet ambitieux de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 1983, l’agence se trouve aujourd’hui en péril. Les signes les plus évidents de cette crise sont le non-paiement des salaires des employés et un fort taux de départs au sein du personnel du siège.

 

L’État sénégalais, malgré les privilèges diplomatiques octroyés à l’agence, ne semble pas prendre les mesures adéquates pour résoudre la situation. Babacar Fall, directeur général de l’entreprise depuis plus de 30 ans, est remarquable par son silence sur la question. Un communiqué du Collectif des employés de la Panapress, publié en 2020, révèle que plusieurs mois de salaires sont dus à ses employés.

Dans le même communiqué, le collectif dénonce l’inaction de la direction générale et l’absence de solutions concrètes. Ils se sont tournés vers les plus hautes sphères de l’État sénégalais, y compris le président Macky Sall et le ministre des Affaires étrangères Aïssata Tall Sall, dans l’espoir de mettre un terme à ce qu’ils décrivent comme “une violation des droits de l’homme et des lois nationales”.

Les tactiques employées par la direction pour mater le mécontentement des employés sont jugées brutales et contre-productives. Les employés grévistes ont été privés d’accès à leur plateforme de travail en ligne et leur couverture médicale a été suspendue, mettant en péril leur santé et celle de leurs familles. De plus, ils ont été soumis à des menaces d’intimidation et de licenciement.

Une rencontre avec le président du Conseil d’administration en mars 2021 n’a pas abouti à des solutions concrètes. Les promesses faites alors n’ont pas été suivies d’effets, alimentant les doutes sur la viabilité à long terme de l’agence. Les employés restent désespérément en attente de leurs salaires et le siège de l’agence reste désert, à l’exception de quelques gardiens.

Face à cette situation alarmante, de nombreuses questions restent sans réponses. L’absence d’intervention significative des autorités compétentes et la longévité contestable de Babacar Fall à la direction de l’agence jettent un voile d’incertitude sur l’avenir de Panapress. Sans action rapide et efficace, cette institution panafricaine, jadis prometteuse, pourrait être réduite à une coquille vide.

senegaldirect/la redaction

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1 commentaire
  1. Diango Media dit

    Bonjour,

    Avez-vous des nouvelles récentes de cette agence ? J’ai remarqué que le site web publie toujours des articles, mais il m’est impossible de me connecter, donc je ne peux pas les lire. J’ai envoyé un email, mais il semble y avoir une erreur dans l’adresse email.

    Ce serait appréciable si vous pouviez me répondre et mettre à jour votre article.

    Merci,
    KM Moussa

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