Revue de presse Afrique du 23 février 2018

A la une: le sommet sur la force du G5 Sahel à Bruxelles

« L’albatros va-t-il enfin prendre son envol ? » s’interroge Le Pays. Le site burkinabè rappelle en effet que cette force G5 Sahel, présentée depuis plusieurs mois comme la solution à la menace jihadiste dans le Sahel ouest-africain, peine à prendre ses marques. La cause, toujours selon Le Pays, les difficultés à boucler le budget nécessaire à son fonctionnement. L’albatros se trouve donc « cloué au sol » déplore le média. Mais, « l’espoir est permis » poursuit Le Pays, qui estime tout de même que « beaucoup de temps et d’énergie » ont été perdus dans les réunions. « Place à l’action » lance le site d’information, qui rappelle que pendant ce temps, les terroristes continuent de nuire. Avec par exemple, la mort il y a quelques jours de deux soldats français au Mali dans l’explosion d’une mine artisanale, ou encore à la fin du mois de janvier dernier, une mine artisanale au Mali toujours, qui avait tué cette fois une vingtaine de civils burkinabè et maliens.

L’Observateur, un autre média burkinabè, se penche lui aussi sur cette réunion à Bruxelles. Une réunion aux allures de « sommet de la dernière chance » est-il écrit. « Il faut au Sahel les grands moyens d’une guerre plus engagée contre le terrorisme » martèle le site d’information. « Il faut délier les cordons de la bourse, ici et maintenant » résume l’Observateur. Et selon le média, cet argent doit également servir au développement. « Au-delà de la logistique militaire, des projets pour l’accès à l’eau potable, aux soins de santé, à l’éducation et à l’insertion socioprofessionnelle ont besoin d’être promus au Sahel » est-il écrit. « La raison en est fort simple » conclut L’Observateur« il n’y a pas de sécurité sans développement, et pas de développement sans sécurité ».

Les questions après l’enlèvement de lycéennes au Nigeria

Cette réunion sur le financement du G5 Sahel intervient quelques jours après l’enlèvement dans l’État de Yobe, au nord-est du Nigeria de plusieurs lycéennes, rappelant un autre enlèvement : celui, en 2014, de 276 lycéennes à Chibok au Nigeria toujours. Plus de 48 h après ce nouvel enlèvement, la presse africaine continue de s’interroger. A l’image de Wakat Sera, qui se demande « combien de jeunes filles ont disparu ? » (elles seraient 111 selon la police) et « qui sont les auteurs de cet acte odieux ? ». Le site explique que, si le mode opératoire ressemble à s’y méprendre à celui du groupe terroriste Boko Haram, ce dernier n’a toujours revendiqué l’enlèvement. Face à cela, le gouvernement nigérian tente de réagir. On apprend dans La Nouvelle Tribune notamment que le président Buhari a décidé d’envoyer une commission d’enquête.

Une aggravation de la corruption dans certains pays selon Transparency International

L’ONG Transparency International publie un rapport sur la perception de la corruption dans le monde. Depuis 1995, cette ONG établit un classement de l’ensemble des pays, selon l’indice de perception de la corruption (l’IPC). Un classement détaillé sur le site de Jeune Afrique. Et en 2017, le continent africain reste la région la plus mal classée, avec un score de 32 sur une échelle de 100. Les deux pays les plus mal classés sont d’ailleurs africains. Il s’agit du Soudan du Sud, et de la Somalie. Dans ce rapport, Transparency International observe que les pays africains qui se hissent dans la première partie du classement ont en commun « un leadership politique », « constamment engagé dans la lutte contre la corruption », à l’image du Botswana, du Rwanda ou de Cap-Vert.

Malgré ces bons résultats, le rapport souligne une aggravation de la situation pour certains pays. C’est le cas par exemple du Liberia, qui a perdu 10 points sur l’Indice de Perception de la Corruption depuis 2012. Ou encore de la République démocratique du Congo, qui perd 6 places au classement par rapport à l’année dernière. À la fin de son rapport, l’ONG interpelle l’Union africaine, et l’enjoint à « demander à tous ses dirigeants un engagement visible en faveur de la lutte contre la corruption ». Reste à voir si cet appel sera entendu…

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