Tension politique au Sénégal : Verdict imminent dans l’affaire Ousmane Sonko/Adji Sarr, une élection présidentielle en jeu

La situation politique au Sénégal est actuellement tendue et l’opinion publique est captivée par l’affaire de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de viols. Ce jeudi, les juges devraient rendre leur décision, ce qui aura des conséquences cruciales à la fois sur le plan judiciaire et politique, en vue de l’élection présidentielle de 2024.

La chambre criminelle de Dakar doit déterminer si Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de 2024 et principal opposant du président Macky Sall, est coupable ou non des accusations de viols et de menaces de mort portées contre lui par Adji Sarr, une masseuse d’un salon de beauté de la capitale. Le procureur a requis une peine de dix ans de réclusion pour les viols présumés, ou au minimum cinq ans de prison pour “corruption de la jeunesse”.

M. Sonko, qui n’a pas assisté au procès et s’est retranché à Ziguinchor, clame son innocence et dénonce un complot ourdi par le président, qui se défend de toute implication. Cette affaire revêt donc une dimension à la fois criminelle et politique. Si M. Sonko, âgé de 48 ans, est reconnu coupable, il risque de perdre son éligibilité, déjà compromise par une récente condamnation pour diffamation.

Depuis février 2021, cette affaire de viols présumés a suscité de vives réactions et M. Sonko se bat pour sa survie judiciaire et politique, s’opposant ainsi à M. Sall. Malheureusement, les troubles liés à cette situation ont déjà entraîné la mort d’une vingtaine de civils. Les responsabilités sont mutuellement rejetées entre le pouvoir en place et le camp de M. Sonko.

Le Sénégal, considéré comme un pôle de stabilité dans une région agitée, a été le théâtre de nouveaux affrontements entre les partisans de M. Sonko et les forces de sécurité lors de son procès et de son retour à Dakar depuis le sud du pays. M. Sonko, qui a réussi à mobiliser de nombreux jeunes, a été arrêté et placé en résidence surveillée à son domicile dans la capitale, sous une forte présence policière. Les forces de sécurité ont réprimé toute tentative de rapprochement avec lui en utilisant des gaz lacrymogènes et en procédant à des arrestations.

Mardi, M. Sonko s’est déclaré “séquestré” et a appelé les Sénégalais à manifester massivement. Des actes de violence ont été perpétrés, notamment des attaques contre les résidences de membres du camp présidentiel et des pillages. Des représailles ont également été menées contre des biens appartenant à l’opposition et au parti de M. Sonko.

L’issue du procès et ses conséquences demeurent incertaines. On ignore si M. Sonko serait immédiatement arrêté en cas de condamnation et s’il parviendrait à mobiliser les foules. Les autorités ont déjà procédé à des centaines d’interpellations parmi ses partisans ces derniers mois.

Face à la violence, le président Sall a promis de faire preuve de fermeté tout en lançant un “dialogue national” visant à atténuer les tensions. Par ailleurs, la question de sa candidature à un troisième mandat continue de diviser, ajoutant une dose supplémentaire d’incertitude quant à l’avenir politique du pays.

De nombreux Sénégalais expriment leur lassitude face à ce feuilleton à rebondissements qui paralyse régulièrement l’activité et entretient une atmosphère d’incertitude.

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