Variole Du Singe : Une Zoonose Non Priorisée Au Sénégal

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Variole du singe: Une zoonose non priorisée au Sénégal
Au Sénégal, depuis deux ans, une réflexion  sur le programme de sécurité sanitaire mondiale “One health”  ou “Une seule Santé” se déroule.  “75% des maladies émergentes ou réémergences proviennent des animaux ou des produits d’origine animale.  Il est donc important  d’avoir une approche multisectorielle qui prend en compte la santé de l’homme, de l’animal, de l’animal, bref de l’écosystème. D’où l’approche “One Health”. Le Dr Adajaratou Diakhou Ndiaye, coordonne le programme à la Primature. Elle explique que le projet a vu le jour dans le  contexte de la propagation de la maladie d’Ébola où le Sénégal a joué un rôle fondamental dans le pays et dans la sous-région”. L’objectif du projet est d’assurer la surveillance communautaire des zoonoses en échangeant des informations entre les secteurs des parties prenantes, à savoir les secteurs de la Santé, de l’Elevage et de l’Environnement pour permettre à ces secteurs de réagir rapidement face à une menace.

Au Sénégal, 21 maladies zoonotiques sont identifiées. Mais seulement six sont jugées prioritaires par le ministère de l’Élevage et de la Production animale. Il s’agit de la rage, de la grippe aviaire zoonotique, de la tuberculose bovine, de l’Anthrax ou charbon, de la fièvre de la vallée du Rift et des maladies à virus Ebola/Marburg. Mais, précise le docteur Amadou Ndiaye du ministère de l’Élevage et des Productions animales, les six identifiées ne sont pas plus importantes que les autres. Autrement la variole du singe qui fait l’actualité ne fait pas  partie de ces zoonoses priorisées. C’est quoi au juste ?

La variole du singe, que faut-il comprendre ?

La variole du singe, aussi appelée variole simienne, est une maladie endémique de l’Afrique de l’Ouest causée par un virus. Elle est apparentée à la variole qui a été éradiquée en 1980. La variole du singe est cependant moins transmissible, moins mortelle et déclenche des symptômes plus légers que la variole. Les symptômes de la variole simienne sont multiples : Fièvre avec frissons, Maux de tête, Douleurs musculaires incluant des maux de dos, Ganglions lymphatiques enflés, Fatigue, Eruptions cutanées sur le visage et se propageant à d’autres parties du corps, y compris les parties génitales. Ils apparaissent 5 à 21 jours après le début de l’infection. Par ailleurs, une infection bactérienne secondaire de la peau et des poumons peut survenir. Une maladie endémique est une maladie qui sévit en permanence dans une région donnée. Elle est différente d’une épidémie. En effet, l’épidémie est une atteinte simultanée d’un grand nombre de personnes par une maladie contagieuse.

Une propagation  inquiétante mais… 

Dès le 6 mai, les premiers cas de variole du singe ont été recensés au Royaume-Uni. Selon l’agence britannique de la sécurité sanitaire, à l’exception du premier cas ayant été infecté au Nigéria, les autres l’ont été sur le sol du Royaume-Uni. Cela indique une circulation du virus sur le territoire. De leur côté, l’Espagne et le Portugal ont déclaré une quarantaine de cas suspects ou confirmés. Ce qui a poussé les autorités de ces pays à déclencher une alerte sanitaire nationale. A ce jour, la France ne dénombre pas de patients atteints de la variole du singe. La variole du singe est donc une zoonose mais qu’est-ce qu’il faut réellement savoir sur cette pathologie au moment où on parle de « One health » ? Outre-Atlantique, 10 cas sont actuellement à l’étude au Canada et un cas, en provenance du Canada, a été testé positif aux Etats-Unis. Ainsi, la détection de ces patients laisse croire à un début de propagation de cette maladie, originaire de l’Afrique de l’Ouest, dans l’hémisphère Nord

Comment se transmet cette maladie ?

Les autorités se veulent rassurantes. En effet, la variole du singe est connue pour être peu contagieuse entre humains. Malgré son nom, les primates non humains ne sont pas des réservoirs du virus de la variole du singe. En effet, son réservoir est inconnu. La piste privilégiée est celle des rongeurs des forêts tropicales d’Afrique qui transmettent le virus aux autres animaux via leurs fluides corporels tels que des gouttelettes de salives sur des plaies, par exemple. Chez l’Homme, la transmission du virus responsable de la variole du singe se fait par contact avec une personne atteinte ou via ses liquides organiques tels que la salive. La multiplication des foyers constatés inquiète tout de même. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a indiqué s’intéresser au fait que certains cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. Cette observation des transmissions parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes fournit une information à analyser sur la dynamique de transmission de cette maladie. Soulignons, néanmoins, que quelle que soit son orientation sexuelle, toute personne peut transmettre la variole du singe
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