Veolia Autorisé à Racheter Son Rival Suez Par La Commission Européenne
Veolia a notamment dû s’engager à céder l’essentiel des activités de Suez en France afin d’obtenir l’autorisation européenne.
La Commission européenne a autorisé, mardi 14 décembre, la fusion des deux multinationales françaises de l’eau et des déchets Veolia et Suez – une opération à 13 milliards d’euros scellée au printemps après des mois de bataille entre les deux rivaux historiques. Cette décision de la Commission, qui veille sur la concurrence au sein de l’Union européenne (UE), ouvre la voie à la conclusion d’une offre publique d’achat (OPA) de Veolia sur Suez dans les prochaines semaines.
Pour obtenir cette autorisation, Veolia a dû s’engager à céder notamment l’essentiel des activités de Suez en France. Dans le détail, le groupe devra notamment vendre « la quasi-totalité » des activités de Suez dans la gestion des déchets et de l’eau municipale en France, « la quasi-totalité » des activités de Veolia dans les services mobiles de l’eau dans l’Espace économique européen, « la très grande majorité » des activités de Veolia dans la gestion de l’eau industrielle en France et « une partie » des activités des deux entreprises dans le traitement des déchets dangereux, a précisé l’exécutif européen dans un communiqué.
L’accord de la Commission « est subordonné au respect intégral » de ces engagements qui « éliminent entièrement les problèmes de concurrence relevés », a souligné l’institution. L’opération, qui avait été notifiée à Bruxelles le 22 octobre, vise à faire de Veolia « un champion mondial de la transformation écologique », renforcé dans sa capacité d’innovation face à la concurrence chinoise. Veolia absorbera donc une large part des activités de Suez à l’étranger : Etats-Unis, Amérique latine, Espagne, Australie, Royaume-Uni. Il verra ses effectifs passer de 180 000 à 230 000 salariés, et son chiffre d’affaires de 26 à 37 milliards d’euros.
Avec l’autorisation de Bruxelles, Veolia a déjà obtenu l’aval de quinze autorités de la concurrence sur les dix-huit saisies du dossier. Le groupe attend encore l’autorisation des autorités du Royaume-Uni, du Chili et de l’Australie, mais seule la décision de la Commission européenne était susceptible de bloquer l’OPA.