Violences, Voies De Fait… : Quatre Militaires Invalides Condamnés Pour Un Coup De Poing Au Commandant Du Corps Urbain

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Violences, voies de fait… : Quatre militaires invalides condamnés pour un coup de poing au commandant du Corps urbain
Alors qu’ils avaient tout simplement envisagé de faire un point de presse à la date du 3 juin dernier à la Maison du combattant, dans le but de montrer leur courroux, d’anciens militaires invalides ont vu leur manifestation virer au vinaigre. Car, elle a dégénéré pour se solder par des arrestations.

En effet, rapporte le quotidien Les Échos dans sa livraison de ce mardi, ce jour-là, les agents de la force publique ont été informés qu’ils prévoyaient après leur point de presse de faire une manifestation qui n’était pas autorisée.

Pour éviter tout débordement, les policiers sont venus encercler le lieu du point de presse. Cependant, avant même que la conférence de presse ne commence, certains militaires invalides ont été interpellés.

Malgré le fait que les policiers aient voulu les empêcher de manifester dans la rue en barricadant les lieux, ils ont allumé des pneus en les jetant en direction des forces de l’ordre.

C’est dans ces circonstances que l’un d’eux, en l’occurrence, Ousseynou Fall, a administré un coup de poing au commandant du corps urbain, Pape Diène.

Comme si cela ne suffisait pas, l’autre militaire invalide, Mamadou Nago Guèye, a pris une bouteille d’essence qu’il a allumée avant de la jeter en direction du commandant. Celui-ci l’a esquivée avant que le cocktail Molotov n’explose par terre.

Les susnommés ont été interpellés ainsi que Doudou Sy et Aziz Achim Diouf, pour être jugés, hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour participation à un rassemblement non autorisé, violences, voies de fait et mise en danger de la vie d’autrui. Des infractions que ces militaires invalides ont catégoriquement niées.

Interrogé, Doudou Sy a confirmé qu’ils n’avaient pas d’autorisation pour la tenue de leur manifestation. Ils avaient, selon lui, manifesté et allumé ces pneus pour avoir de la visibilité et aviser la presse.

S’agissant de Ousseynou Fall, qui a infligé une correction au commandant, il a reconnu lui avoir asséné un coup de poing pour riposter. «Quand le commandant m’a donné un coup sur le menton, j’ai vacillé avant de riposter. Je reconnais l’avoir frappé. Il était en tenue lorsque je lui assenais un coup de poing», a-t-il avoué.

El Hadji Mamadou Nago Guèye, après moult contestations, a finalement reconnu avoir jeté le cocktail Molotov sur le commandant. Sur les voies de fait, il déclare que c’est le commandant Diènequi a été le premier à donner un coup de poing à son collègue, Ousseynou Fall.

Soutenant qu’ils n’avaient pas visé les policiers lorsqu’ils jetaient les pneus en feu, Abdou Achim Diouf d’ajouter : «j’ai vu la bouteille d’essence que Doudou Sy a lancé  mais, ce n’est pas le commandant qui était visé».

Lors des débats d’audience, ces militaires invalides se sont attiré la colère de la présidente de l’audience : «Vous pouvez vous faire entendre sans dégâts. Vous pouvez vous faire entendre dans la légalité. Je ne peux pas comprendre des anciens militaires qui violent la loi. Vous avez enfreint la loi».

Le procureur aussi les a bien savonnés, avant de requérir 1 an de prison dont 1 mois ferme et leur relaxe pour le délit de manifestation non autorisée : «J’aurais compris que des citoyens lambda s’adonnent à de tels actes. Ces militaires invalides sont des citoyens avertis. Ils ont été sous les drapeaux. Pourquoi s’adonnent-ils à de tels actes sans autorisation ? Cela est inadmissible dans ce pays. Ils ont été encadrés par des forces de l’ordre.Ils devaient négocier avec elles et non leur jeter des pneus».

Plaidant pour le compte des prévenus, Me Assane Dioma Ndiaye a révélé au tribunal leur avoir dit que cette forme de manifestation était à bannir. Selon toujours le conseil qui a demandé leur relaxe sur les délits de mise en danger de la vie d’autrui et la participation à un attroupement non autorisé, l’idée n’a jamais été de porter atteinte à la vie des policiers.

Au terme des plaidoiries, ils ont été condamnés à 1 mois de prison assortis du sursis pour les autres chefs d’inculpation et relaxés pour la participation à la manifestation non autorisée.

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