« Avec Ce Président-politicien, C’est Toujours Du Cinéma » (par Mody Niang)
1 J’ai cité fidèlement. Le lecteur attentif constatera dans la réponse des problèmes. Á qui les imputer ?
Revenons à l’interview du grand Secrétaire d’État ! Á la première question, « Quand est-ce qu’on pourra espérer la relance de tous les trains à l’arrêt », il répond : « Cette situation n’est jamais arrivée au Sénégal. C’est très difficile. » Heureusement qu’il le reconnaît. Il rappelle la première consigne reçue du Chef de l’État « qui était d’organiser le secteur qui était un peu sens dessus dessous (et) de faire du secteur ferroviaire un véritable levier pour la croissance et l’emploi ». L’atteinte de cet objectif n’est sûrement pas pour demain la veille, en tout cas pas avec eux. Mais il rassure en évoquant un document stratégique qui devait régler tous les problèmes. « Le processus qu’on a mené pour arriver à cette stratégie est très inclusif », précise-t-il. « Très inclusif » ! Il est inclusif ou ne l’est pas. Ce « très » n’y a pas sa place.
Une autre question du journaliste : « Vous parlez souvent de la stratégie des trois axes stratégiques avec des projets pour le maillage du pays. Où en êtes-vous ? » Il répond qu’ils ont défini la stratégie (encore) et que c’est la première phase qu’ils sont en train d’exécuter en urgence. « Ainsi, poursuit-il, en 2020, nous avons finalisé la stratégie (encore la stratégie) et réglé les conditions, à savoir le cadre institutionnel, en créant la société nationale des chemins de fer (SNCF), en mettant sur orbite aussi les grands trains du Sénégal (GTS), et la partie TER ». Il est déjà Secrétaire d’État au réseau ferroviaire et va donc cohabiter avec un Directeur général de la Société nationale des Chemins de Fer (SNCF) devenue, je crois, la Société des Chemins de fer du Sénégal (projet de loi voté le 22 mai 2020) et un Directeur général des « Grands Trains du Sénégal (GTS) ». Ce n’est pas tout : le grand TER a, naturellement, une gestion autonome. Il a été créé, pour sa prise en charge, la Société nationale de Gestion du Patrimoine du Train Express régional (SEN-TER), avec un directeur général et un grand PCA à la tête. Toutes ces structures fonctionnent avec un personnel pléthorique, recruté de façon anarchique et nous coûtant sûrement les yeux de la tête, pour presque rien. C’est aussi cela la gouvernance « transparente, sobre et vertueuse » du président-politicien.
Revenons à l’interview de notre Secrétaire d’État. Á la même question, il répond : « Nous travaillons aujourd’hui à la préparation de la connexion entre le dispositif du TER et celui du chemin de fer. Des commissions sont mises en place pour réaliser ces programmes, à savoir la liaison sur le trafic voyageur Dakar-Diamniadio. Ainsi, à partir de Diamniadio, voir comment faire pour faire rallier les passagers au reste du Sénégal par train » 2 . Connexion du TER avec quel chemin de fer ? Et puis, mettre en place des commissions qui vont travailler sur des programmes dont personne ne sait quand leurs conclusions seront mises en œuvre !
populations et il y arrive souvent, malheureusement. Les milliards que ce TER tout de mensonges et d’escroquerie a engloutis, pourraient bien être plus utilement investis ailleurs. Le Léman Express, ligne transfrontalière entre la France et la Suisse, est long de 240 km et desserre 45 gares. Réseau RER transfrontalier le plus long d’Europe, il transporte chaque jour près de 50.000 voyageurs. Pourtant, il n’a coûté 1,85 milliard d’euros, soit un peu plus de 1200 milliards de francs CFA, le coût de notre TER de 34 km. Rappelons aussi que, en France, pendant les longs week- ends, la SNCF mobilise 1800 TGV sans compter les nombreux autres moyens de transports. Alors, y a-t-il vraiment de quoi pavoiser avec ce bruyant TER, notre seul patrimoine ferroviaire après 61 ans d’indépendance ? Basta waay !
Mody Niang