Coronavirus : des traitements testés mais aucun vaccin élaboré avant vingt mois

Si plusieurs laboratoires du monde entier sont sur les rangs pour élaborer un vaccin spécifique au coronavirus 2019-nCoV, il ne devrait pas voir le jour avant la fin de l’épidémie.

L’épidémie de coronavirus 2019-nCoV continue de se propager : on compte ainsi 361 morts en Chine et selon le dernier bilan officiel, le virus aurait contaminé quelque 17 200 personnes. Si l’institut Pasteur espère un vaccin pour 2021, les chercheurs ne partent pour autant pas de zéro.

Il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique, mais les scientifiques peuvent s’appuyer sur des hypothèses solides et testent ainsi des molécules déjà éprouvées pour d’autres maladies, comme cela se pratique régulièrement sur des épidémies émergentes. Il y a cinq ans par exemple, des chercheurs français avaient découvert que le premier médicament efficace contre Ebola existait déjà : il s’agissait d’un traitement japonais contre la grippe.

Trois traitements vont être testés en Chine

Dans le cas du coronavirus, trois traitements intéressent les scientifiques. Le premier est le Kalétra, un antirétroviral utilisé contre le VIH pour en contrôler l’infection. Le deuxième est une combinaison de ce Kalétra avec une protéine qui vise à renforcer le système imunitaire, éprouvée par des patients lors d’une précédente épidémie en Arabie saoudite. Enfin, le dernier traitement potentiel est une molécule utilisée pour soigner Ebola.

Pour tester scientifiquement l’efficacité et comparer ces trois hypothèses, un essai clinique international doit être bientôt lancé, en Chine. Aussi, en attendant les résultats, ces médicaments pourraient être administrés en urgence à d’autres patients atteints du coronavirus chinois, notamment à l’hôpital Bichat de Paris. On parle alors d’un « usage compassionnel », c’est-à-dire dans le cadre d’un traitement qui ne relève d’aucune expérience, d’aucun essai clinique, mais qui vise à traiter une personne qui nécessite une nouvelle solution thérapeutique pour mieux maîtriser la maladie.

Un vaccin spécifique développé d’ici vingt mois

Trois pistes de vaccin seront testées en Chine. À l’origine, ils étaient supposés traiter les coronavirus nés lors des épidémies précédentes : le Sras en Chine et le MersCo en Arabie saoudite. Il faut à présent vérifier qu’ils fonctionnent sur ce coronavirus chinois. Le processus prendra malheureusement des mois.

Plusieurs laboratoires dans le monde, dont parmi eux l’institut Pasteur en France, sont par ailleurs sur les rangs pour élaborer un vaccin spécifique au coronavirus 2019-nCoV. Les chercheurs français utiliseront le vaccin de la rougeole pour modifier son patrimoine génétique. Mais les étapes sont longues : il faut vérifier la toxicité, tester d’abord sur l’animal, puis sur l’homme. Il n’y aura pas de vaccin au mieux avant 20 mois. Ce ne sera donc certainement pas pour cette épidémie.

Francetvinfo

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