Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le lundi 24 août

L’Afrique comptait ce lundi 24 août plus d’un million de cas de coronavirus confirmés, pour 27 783 morts. Selon le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, les pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19 sont l’Afrique du Sud, avec 609 773 cas dont 13 059 décès, l’Égypte, avec 97 340 cas dont 5 262 décès, le Maroc, avec 52 349 cas dont 888 décès, le Nigeria, avec 52 227 cas dont 1 002 décès ou encore le Ghana, avec 43 094 dont 256 décès.

• L’Afrique du Sud mettra cinq ans pour se relever du Covid-19

L’économie sud-africaine devrait mettre cinq ans pour se relever de la récession annoncée en 2020 suite à la pandémie de coronavirus. L’organisation des Nations unies à l’origine de l’annonce prédit aussi une forte hausse de la pauvreté et des inégalités.

Le produit intérieur brut du pays le plus industrialisé du continent africain devrait reculer plus de 7% cette année, selon les prévisions de sa Banque centrale.

Le strict confinement du pays mis en place par le président Cyril Ramaphosa pour tenter d’enrayer la propagation du Covid-19 a plongé l’activité du pays déjà ralentie dans une incertitude.

Le pays est englué depuis plus de dix ans dans une crise caractérisée par une croissance molle, la détérioration des finances publiques et un taux de chômage atteignant les 30%.

Même si la plupart des restrictions ont depuis été levées, les entreprises et la population en ressentent toujours les effets.

Selon l’UNDP, la crise sanitaire devrait faire bondir de 66% l’extrême pauvreté dans le pays et faire retomber un tiers (34%) des ménages des classes moyennes dans la catégorie des foyers « vulnérables ».

Le président Ramaphosa, qui a déjà lancé un plan de soutien inédit aux entreprises et aux plus démunis de 24 milliards d’euros, en a promis lundi un autre pour promouvoir une « nouvelle économie qui crée des emplois et favorise une croissance inclusive »

L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par le Covid-19, avec plus de 600 000 infections et 13 000 morts recensés à ce jour.

• Corruption autour des équipements de protection : le chef de l’OMS parle de « meurtre »

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié de « meurtre » les affaires de corruption entourant les équipements de protection (EPI) qui sont utilisés dans le cadre de la pandémie de Covid-19, notamment en Afrique du Sud.

« Tout niveau de corruption est inacceptable et tout type de corruption est inacceptable. Cependant, la corruption liée aux EPI est, pour moi, en fait un meurtre », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, après avoir été interrogé par une journaliste sur les affaires de corruption en Afrique du Sud.

« Si les travailleurs de la santé travaillent sans EPI, leurs vies sont en danger. Et cela met aussi en danger la vie des personnes qu’ils soignent. C’est donc criminel, et c’est un meurtre. Et il faut que cela cesse », a-t-il ajouté.

Si l’Afrique du Sud bénéficie d’un des meilleurs systèmes de santé du continent, les accusations de corruption dans la fourniture d’équipements de protection pour les soignants se sont récemment multipliées.

Le mois dernier, des irrégularités entourant un contrat attribué au mari de la porte-parole du président, Kuusela Diko, ont contraint cette dernière à se mettre en congé le temps de l’enquête. D’autres personnalités du Congrès national africain (ANC) au pouvoir ont depuis été éclaboussés dans d’autres affaires, dont son secrétaire général Ace Magashule. Tous ont clamé leur innocence. Sommé de réagir, le chef de l’État a promis de traquer « les hyènes qui rôdent autour de proies blessées ».

De son côté, le gendarme de l’éthique publique en Afrique du Sud a indiqué début août enquêter sur plusieurs plaintes concernant des défaillances dans la gestion par l’État de la pandémie de Covid-19, notamment dans l’attribution de contrats d’équipements ou à des centres de quarantaine.

• Un nouveau confinement au Rwanda et en Ouganda ?

Face à un pic de Covid, le Rwanda et l’Ouganda, deux pays d’Afrique de l’Est qui avaient imposé un confinement strict pour lutter contre le Covid-19, n’excluent pas un reconfinement.

Alors que alors que l’activité économique redémarre, les deux pays connaissent une nette augmentation de cas positifs au virus.

Le Rwanda a enregistré dimanche son plus grand nombre quotidien de contaminations avec 200 cas positifs, après avoir mené des campagnes de tests dans les marchés, où 164 nouveaux cas ont été recensés. « Un grand nombre de nouveaux (malades) du Covid-19 dans le pays sont infectés dans les espaces publics et les marchés et boutiques », a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué publié dimanche soir.

Au total, près de 30% du total des cas enregistrés jusqu’ici l’ont été au cours des dix derniers jours, soit 889 sur 3 089.

Le Rwanda avait imposé le 22 mars un confinement total de la population, avec fermeture des frontières, des écoles, des transports publics et des entreprises, un des plus durs en Afrique. Les autorités, qui blâment le non-respect des mesures de protection, ont fait savoir qu’elles n’excluent pas, en l’absence d’une baisse de la propagation, un nouveau confinement total, une possibilité qui inquiète les habitants.

De son côté, l’Ouganda a connu samedi un chiffre record de cas, avec 318 tests positifs au nouveau coronavirus. Parmi eux, 153 cas ont été détectés dans une prison du district d’Amuru, une région très touchée du nord du pays.

« À moins que les gens ne changent leur comportement et n’observent les mesures anti-Covid-19, nous pourrions vivre un autre confinement, et bientôt », a déclaré lundi à l’AFP Betty Olive Kamya, membre du comité National Covid-19.

Elle note également que les mesures de protection ne sont pas respectées, notamment dans les transports, d’où proviennent « environ 90% des infections ». « Le président fera des annonces sur l’instauration ou non d’un nouveau confinement d’ici la fin de la semaine », a ajouté Kamya.

Le président Yoweri Museveni avait annoncé un confinement national le 30 mars, tandis que le pays comptait 33 cas de Covid-19 mais pas de morts. La mesure avait été levée quatre mois plus tard. Le pays a jusqu’ici enregistré 2 362 cas et 22 morts.

L’Algérie rouvre partiellement à partir de dimanche ses universités, fermées depuis cinq mois à cause de la pandémie de coronavirus, afin de superviser la préparation des mémoires et de reprendre les soutenances de thèses de doctorat.

Les soutenances doivent débuter dès cette semaine et se poursuivront jusqu’à la fin du mois de septembre, mais elles doivent se dérouler avec de fortes contraintes. En effet, seuls le doctorant, son encadrant et le jury seront présents. Contrairement à ce qu’il se fait habituellement, les proches ne pourront pas y assister.

Les cours à distance ont également repris dimanche, après deux mois de vacances estivales. En revanche, le retour des près de 2 millions d’étudiants dans les couloirs des universités n’est prévu que le 1er septembre, notamment pour passer les examens du second semestre.

Les règles de prévention devront être respectées, avec en particulier le port obligatoire du masque. Mais chaque université pourra décider de mesures à prendre en fonction notamment de la situation épidémiologique de leur région.Un confinement partiel à domicile a été reconduit jusqu’au 31 août dans 29 des 48 préfectures du pays, avec un couvre-feu de 23h à 5h locales.

Plus de 41 000 cas de Covid-19 ont été recensés sur le sol algérien depuis le 25 février, dont plus de 1 400 décès, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. L’Algérie est le troisième pays d’Afrique le plus endeuillé, derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud.

• Tunisie : couvre-feu dans une ville de l’est après un bond des contaminations

Les autorités tunisiennes ont remis en place vendredi un couvre-feu à El Hamma, ville de l’est de la Tunisie confrontée à une flambée de cas de nouveau coronavirus, et ont suspendu toutes les liaisons ferroviaires desservant la région.
Un couvre-feu a été instauré de 17h à 5h du matin pour une semaine dans cette ville de 100 000 habitants, a précisé le maire de la ville, Nacef Ennajeh. Selon lui, El Hamma a enregistré au total 441 cas de Covid-19 dont 50 nouveaux cas jeudi, essentiellement des jeunes asymptomatiques, et 5 décès depuis le début de la pandémie en mars.

M. Ennajeh avait lancé jeudi un « cri de détresse » face à la désorganisation des services de santé, déplorant que les malades ne soient « pas admis faute de service administratif », déserté après une vague de contaminations..

L’hôpital de la ville est dépourvu de directeur et mal équipé. Un hôpital de campagne a été mis en place par l’armée en fin de semaine dernière. La prière du vendredi, les mariages et autres festivités y avaient de nouveau été interdits mi-août. Les cafés et restaurants ne peuvent faire que de la vente à emporter pour limiter les rassemblements.

La quasi totalité des restrictions ont été levées en Tunisie au début de l’été, mais face à la multiplication des cas depuis l’ouverture des frontières le 27 juin, les autorités tunisiennes ont annoncé mercredi que tous les voyageurs devraient désormais présenter un test PCR négatif pour entrer dans le pays.

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