Covid- 19 : les Etats-Unis paniquent face à leur économie en chute libre

Le tweet a été écrit en majuscules, reflet de l’angoisse de Donald Trump face à l’épidémie causée par le coronavirus. « Nous ne pouvons pas laisser le remède devenir pire que le mal. A la fin des quinze jours [de semi-confinement], nous aurons une discussion sur la direction que nous voulons prendre », s’est lamenté Donald Trump dans la nuit du dimanche 22 au lundi 23 mars.

La direction, elle, a été explicitée le lendemain par Larry Kudlow, conseiller économique de Donald Trump sur Fox News : « Nous ne pouvons pas fermer l’économie. Le coût économique est trop lourd pour les individus », a expliqué M. Kudlow, expliquant qu’il faudrait faire des « compromis difficiles ». « Il faut se demander si le confinement fait plus de mal que de bien », a ajouté M. Kudlow.

« L’Amérique sera de nouveau et bientôt ouverte aux affaires », a renchéri le président lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche. « Nous n’allons pas laisser cela se transformer en un problème financier de longue durée », a-t-il ajouté.

L’heure n’est pas à la levée des barrières sanitaires au détriment de la santé des Américains, alors qu’une étude de l’Imperial College de Londres évoque 2,2 millions de morts américains si rien n’est fait. Mais la réflexion reflète la panique économique qui s’est emparée des Etats-Unis. L’économie tombe comme une pierre.

Simulations alarmistes

Le cas américain est vu comme la continuation logique de la pandémie, après l’Asie et l’Europe. En réalité, c’est le cœur de la première économie mondiale qui menace de s’arrêter, alors que le pays ne dispose pas du filet social européen. Les simulations sont alarmistes : Goldman Sachs et Bank of America prévoient une récession équivalente à un quart du produit intérieur brut au deuxième trimestre, estimation moyenne entre celle de JP Morgan (– 14 %) et de Morgan Stanley (– 30 %).

Le chômage pourrait s’envoler à des niveaux jamais atteints depuis la Grande Dépression des années 1930. Steve Mnuchin, secrétaire au Trésor, a évoqué le chiffre de 20 % si rien n’est fait, avant de se faire démentir par Donald Trump. Le président de la Reserve fédérale de Saint-Louis, James Bullard, n’exclut pas une envolée à 30 %, ce qui signifierait que 50 millions d’Américains sans emploi sur une population active de 164 millions. Le chiffre des demandes d’allocation-chômage sera connu jeudi, mais il s’annonce abyssal, sans doute aux alentours de 2 millions, selon l’estimation de Goldman Sachs. Avec leur emploi, de nombreux salariés perdent aussi leur assurance-maladie.

 LeMonde.fr

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