Gbagbo sur le Niger: “Dire à Bazoum qu’on va le réinstaller, on lui ment”

L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, s’est récemment exprimé sur la crise au Niger et a critiqué la décision de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) d’envoyer des forces militaires dans le pays. Gbagbo a affirmé que cette approche n’est pas la bonne solution et que promettre le rétablissement du président déchu Mohamed Bazoum était une “tromperie”.

Selon lui, l’intervention militaire proposée par la CEDEAO ne ferait qu’exacerber la situation et profiterait davantage aux putschistes. Il a remis en question la légitimité de certains dirigeants de la CEDEAO qui, selon lui, sont eux-mêmes des “faiseurs de coup d’État”. Il a critiqué ouvertement Alassane Ouattara, actuel président de la Côte d’Ivoire, en allusion à son maintien au pouvoir au-delà des mandats prescrits par la constitution.

Gbagbo a également ciblé la “double mesure” et “l’hypocrisie” de certains dirigeants africains, comme le président sénégalais Macky Sall, qui dissolvent les partis d’opposition dans leur propre pays tout en prétendant vouloir instaurer la démocratie ailleurs.

Pour l’ancien président ivoirien, les véritables raisons derrière l’intervention militaire proposée ne seraient pas le rétablissement de l’ordre constitutionnel, mais plutôt des intérêts économiques tels que l’exploitation du pétrole et de l’uranium nigériens. Il souligne l’importance de chercher des solutions diplomatiques pour résoudre la crise et a insisté sur la nécessité d’adopter une approche plus honnête et transparente dans la gestion de ce conflit.

Gbagbo appelle à une évaluation sérieuse de l’impact des sanctions et des interventions militaires sur les situations politiques fragiles en Afrique. Il insiste sur le fait que le dialogue et la diplomatie sont les seuls moyens viables de résoudre des crises comme celle du Niger, tout en dénonçant les faux semblants et la tromperie de ceux qui prétendent vouloir aider.