G*néc0logie : Entre palpation, t0ucher et fr0ttis v*ginal… Que se passe t-il dans la tête des gynéc0-hommes ? (Dossier)

Enlevez votre jeans! Dénouez votre pagne! Baissez votre cul0tte! Allongez-vous sur le l*t! Placez vos pieds dans les étriers en éc*rtant vos j*mbes! Ces phrases ambiguës, beaucoup de femmes les ont au moins une fois entendues lors d’une consultation g*nécologique. Un examen qui, le plus souvent, met certaines femmes dans une incommodité. Car, devoir s’installer sur un lit à moitié n*e est un acte inconfortable pour la plupart de ces dernières, surtout quand il s’agit d’une première fois face à un g*néco homme. Aujourd’hui, nombreuses sont des femmes qui préfèrent confier leur suivi g*nécologique à une autre femme. Car de femme à femme on se comprend mieux. Pourtant à l’inverse, il y’a les autres. Pour elles, être ausculté par un homme ne pose pas de problème pour la bonne et simple raison qu’ils sont plus empathiques. Dans les deux cas, la profession de g*nécologue reste une spécialité passionnante pour ceux et celles qui la pratiquent. Un métier qui regorge de tabous à l’extérieur. Mais que se passe-t-il réellement dans la salle feutrée de consultation? Et surtout que se passe-t-il dans la tête des hommes g*néco?

Il est sept heures du matin dans les locaux du Centre Hospitalier Gaspard Kamara de Grand-Dakar. En cette matinée de mercredi, la fraîcheur mélangée avec l’odeur de l’éther balaie le long couloir de cette structure sanitaire qui, depuis la tombée de la nuit, accueille des malades. Des va et vient incessants de patients et de leurs accompagnateurs, des complaintes par ci et des besoins de renseignements par là. Un lieu maussade interrompu quelquefois par des cris hystériques qui donnent envie de prendre ses jambes à son cou. Au niveau du guichet, le caissier semble débordé, c’est la longue queue des grands jours.

Dans l’autre couloir qui mène au bureau du g*nécologue, des femmes prennent leur mal en patience. Au total, elles sont 15 patientes à attendre, munies de leur ticket. Après deux heures d’attente, le g*néco se présente habillé de sa blouse verte. Son air très relaxe contraste avec l’anxiété de ses patientes. Ces femmes qui vont consulter un g*nécologue ont toujours le moral en berne pas parce qu’elles n’ont pas confiance, mais surtout parce qu’elles ne s’habituent jamais à la présence d’un corps étranger dans leur intimité. À vrai dire c’est un peu gênant pour certaines qui en font leur première expérience.

« J’ai sursauté à la vue du pr*servatif »

Appelons la Fatima. Sa première fois chez le g*néco, elle confie avoir eu la honte de sa vie. C’était la première fois qu’elle se retrouvait n*e face à un homme. « Quand il m’a demandé de me désh*biller, ça m’a fait tiquer. Je l’ai fait malgré moi et me suis allongée sur le l*t comme indiqué. J’avais le cœur qui battait à mille à l’heure. Je me suis maîtrisée jusqu’au moment où il a introduit son doigt dans mon s*xe. Subitement, j’ai commencé à pleurer. Mais quand il a sorti un pr*servatif du sachet, j’ai sursauté du l*t et je lui ai même crié dessus sans faire exprès. Je me suis demandé que pouvait bien faire un pr*servatif dans une consultation ? Sur ce je lui ai demandé l’autorisation d’aller voir ma sœur afin d’en avoir une idée précise. Plus ou moins rassurée par elle, je suis revenue. Et pour ne pas voir le visage du docteur en train de faire un toucher v*ginal, un fr0ttis et une palpation, j’ai bandé les yeux avec un foulard. Sinon je ne pourrais pas le laisser faire son travail. Le médecin a tenté tant bien que mal de me mettre à l’aise tout en me demandant de me relaxer, mais je ne pouvais pas. Le sentiment de honte m’habitait. Et depuis lors, je ne suis plus allée voir un g*nécologue. » Cette expérience traumatisante de Fatima n’est pas celle d’autres femmes qui en ont plus l’habitude de ce genre de situation. C’est le cas de cette vieille dame venue accompagner sa Brué pour une consultation g*nécologique. Domiciliée dans le quartier populeux de Grand-Dakar, elle nous confie avoir été suivie par un g*nécologue homme durant toutes ses gr0ssesses et acc0uchements. Notre interlocutrice d’un air détaché soutient qu’elle n’a pas ce problème de préférence de genre du g*nécologue. La santé passe avant tout et peu importe que ce soit un homme ou une femme qui prodigue les soins. Un avis que partage El Hadji. Ce dernier, sans vouloir verser dans le sensationnel, souligne que le gnéco soit homme ou femme, ce n’est pas un problème. « Du moment que le ou la spécialiste fait bien son boulot, le reste n’a pas d’importance. Ma femme est malade, donc elle doit se faire soigner », peste le jeune marié.
Mariama quant à elle, est beaucoup plus catégorique. Rencontrée à l’intérieur du centre de santé Abass Ndao, cette jeune mère de 32 ans soutient mordicus que la g*nécologie devrait être l’affaire des hommes. Selon elle, les hommes sont nettement plus courtois que leurs collègues femmes. Ils ont plus d’affinité et d’indulgence que les femmes entre elles. Raison pour laquelle les g*nécologues hommes sont beaucoup plus sollicités.

«Je n’ai jamais voulu être touchée par un autre homme que mon mari »

Le choix des g*nécologues est si stratégique que la plupart des femmes en font une affaire d’éthique ou de morale. Penda préfère confier son intimité à une femme comme elle. Mariée depuis plusieurs années, lors de sa première gr0ssesse, elle était au début suivie par un g*néco homme. Ne se sentant pas à l’aise, elle a préféré se tourner vers un g*néco femme pour plus d’aisance « Je n’ai jamais voulu être suivie par un g*nécologue homme durant ma gr0ssesse. Car, je ne voulais pas qu’un homme autre que mon mari me touche. Cela peut sembler bizarre, mais c’était ma conviction », note la jeune femme. Une réorientation motivée davantage par une rencontre traumatisante. « Ma première fois, lors de mes visites prénatales dans un hôpital de la place, les sages-femmes m’avaient mis en rapport avec un g*nécologue homme. Une situation qui m’avait beaucoup affectée. Lors du premier rendez-vous, j’avais tout fait pour le rater. Par la suite je suis revenue et le médecin était en voyage. Vu mon cas, elles étaient obligées de me mettre en rapport avec un autre. Par la grâce de Dieu c’était une femme avec qui j’ai pu poursuivre toutes mes visites prénatales. » Mais pourquoi cette hantise du genre ?

Le gnéco va au-delà des aspects instinctifs
Ayant capitalisé une expérience de 30 ans, le Docteur Diéliya Niang, dans sa blouse blanche, assise derrière le bureau bien rangé de son cabinet explique : « les femmes sont plus à l’aise quand elles se désh*billent devant une autre femme. Le grand avantage d’être g*néco femme est dû au fait que les femmes accordent plus de temps et d’écoute à leur pair et comprennent mieux les problèmes féminins. Souvent la femme qui vient en consultation est en souffrance physique, voire psychologique ».
La blouse blanche affirme avoir connu « des femmes qui préfèrent se faire consulter par des g*nécos hommes du fait de leur expertise ». Cependant, Dr Niang ne fait pas de différence entre homme et femme, car dit-elle, « le g*néco va au-delà des aspects instinctifs. Même si chaque métier présente des dérapages, le g*néco qui s’enferme avec une femme qui n’est pas la sienne, doit rester dans le cadre strictement professionnel », précise-t-elle.
Contrairement à ce que pensent certaines personnes, à force d’avoir en face de soi les parties génitales d’une patiente, l’instinct est dominé par la raison qui donne des injonctions à la conscience de se concentrer uniquement sur les soins que nécessite son patient. Ainsi le s*xe devient comme les autres organes aux yeux du g*nécologue.

Le s*xe est considéré comme tout autre organe

Le s*xe ne l’émerveille plus. Mais notre g*néco confirme en ces termes que « comme tous les métiers, le début est stressant. Mais au fur et à mesure de la pratique, le stress disparait ». Cependant selon nos spécialistes, le médecin au-delà de sa fonction, devient psychologue et sociologue. Il doit rassurer la patiente habitée par le stress et le complexe. « C’est tout à fait normal que la patiente soit gênée le premier jour et surtout quand il s’agit de se faire traiter par un homme. Mais le médecin a la culture du respect de l’intimité de son patient pour la rassurer. Et pour préciser, le premier jour de consultation ne nécessite pas forcément une examen mais un dialogue entre le médecin et la patiente. Histoire de créer un climat de confiance pour permettre au médecin d’avoir toutes les informations nécessaires », explique le Dr Abdoulaye Diop, g*néco-obstétricien. En tout cas, c’est au patient de choisir son médecin. Qu’il soit homme ou femme, importe peu. Il est essentiel que la patiente se fasse soigner. Il faut noter que les g*nécologues hommes sont plus nombreux et plus disponibles. Car la malade ne peut pas attendre alors qu’elle est entre la vie et la mort. Aussi le médecin n’a pas le droit de rechigner à l’appel de détresse d’une malade », révèle le Dr Diop.

L’autre expérience d’un g*néco face à sa patiente

Toutefois, il arrive qu’il ait des comportements troublants chez certains médecins. Comme ce jeune g*néco qui racontait une expérience vécue avec une patiente. Heureusement, il n’en est rien. Mais il a reconnu que lorsque la patiente a écarté ses jambes, et en plus de la beauté de la célibataire, il était tombé sous le charme de cette demoiselle d’un sourire très rare. Mais après la consultation, la demoiselle a fait savoir au médecin qu’elle a bien remarqué son comportement ce que le médecin n’a pas nié. Sitôt, elle explique que son copain qui est g*néco a du mal à l’examiner. Raison pour laquelle elle a fait recours à un autre médecin g*nécologue.

Si ce jeune médecin a échappé de justesse à cette tentation, il n’en a pas été de même pour le médecin généraliste accusé d’avoir vi0lé sa patiente âgée de 17 ans à l’hôpital Youssou Mbargane de Rufisque. Selon les confidences recueillies, la patiente, qui était venue se faire ausculter, a confié à ses parents que le médecin a abusé d’elle lors de la consultation. La famille de la fille, munie d’un certificat médical, a porté plainte au commissariat de Rufisque où le toubib a été placé en garde à vue. Le médecin a rejeté formellement les accusations de la fille. Constant dans ses déclarations, il a confié aux enquêteurs que le cadre où s’est déroulée la consultation ne permettait pas d’abuser d’une patiente. Ses proches crient au complot.

Ce fut aussi le cas d’un aide-soignant accusé de vi0l à Keur Massar. L’homme se faisait passer pour un g*nécologue et exerçait le métier de médecin illégalement. Il a été accusé de vi0l par une jeune femme, venue pour une consultation. Entre autres cas nationaux et internationaux, mais quoi qu’il en soit, la g*nécologie reste une spécialité passionnante qui regorge de tabous et surtout de mystères…

dakaractu

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