La France, un “interlocuteur neutre” en Afrique : Emmanuel Macron au Gabon

Emmanuel Macron déclare que “l’âge de la Françafrique est révolu” et que la France est maintenant un “interlocuteur neutre” sur le continent. Alors que la France s’est efforcée de rompre avec la “Françafrique”, certains reprochent encore à Emmanuel Macron de poursuivre ses rencontres avec des dirigeants africains jugés autoritaires. Pourtant, le président français participe jeudi à Libreville à un sommet destiné à trouver des solutions concrètes pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Ce sommet, co-organisé par la France et le Gabon, a pour vocation de mettre en application les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat et la COP15 de Montréal sur la biodiversité.

La venue d’Emmanuel Macron a été critiquée par une partie de l’opposition politique et de la société civile gabonaises, qui l’accusent de venir “adouber” Ali Bongo alors que les Gabonais éliront un nouveau président cette année. Ali Bongo avait été réélu dans des conditions controversées en 2016 et sera probablement candidat à sa réélection cette année.

C’est le dix-huitième déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique depuis le début de son premier quinquennat en 2017, où l’influence et la présence française sont de plus en plus remises en question. La Russie, forte des mercenaires du groupe Wagner et de campagnes de désinformation qui alimentent le sentiment antifrançais, dame de plus en plus le pion à Paris dans cette sphère d’influence française historique.

Malgré tout, Emmanuel Macron a exposé depuis Paris sa stratégie africaine pour les quatre ans à venir, prônant “l’humilité” et encourageant un nouveau partenariat “équilibré” et “responsable” avec les pays africains. Il a également annoncé une réduction de la présence militaire française, concentrée depuis dix ans sur la lutte contre le jihadisme au Sahel.

Le président français se rendra ensuite en Angola où il signera un accord visant à y développer la filière agricole, puis au Congo et en République démocratique du Congo (RDC). Il fera ensuite une brève escale à Brazzaville, où Denis Sassou Nguesso dirige d’une main de fer le Congo depuis près de 40 ans, une rencontre qui risque là encore d’apparaître à contre-courant de son discours de lundi. Il conclura sa tournée en RDC, ex-colonie belge mais aussi plus grand pays francophone du monde, où le président Félix Tshisekedi se prépare à une échéance électorale cette année.
la redaction/senegaldirect

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