La revue de presse française du 26 juillet

A la Une: Benalla toujours là…

Certes, Emmanuel Macron est sorti de son silence avant-hier soir pour s’exprimer sur l’affaire Benalla et en endosser la responsabilité, mais a-t-il pour autant convaincu ? L’affaire va-t-elle se dissiper ?

Non, répond la presse ce matin. Et en premier lieu, le quotidien Le Monde, qui a révélé le scandale : « Emmanuel Macron choisit d’éviter la plupart des questions soulevées depuis le déclenchement de cette affaire, déplore le quotidien du soir, et elles restent très nombreuses, pour comprendre les dysfonctionnements d’institutions aussi importantes que l’Elysée, le ministère de l’Intérieur ou la préfecture de police. Il fait le choix, ensuite, de s’en prendre au travail des médias, qu’il accuse de vouloir se transformer en “pouvoir judiciaire” et de ne plus chercher la vérité des accusations graves pour un président de la République. Il remet en cause, enfin, le rôle des parlementaires, ou d’une partie d’entre eux, qui souhaitent faire la lumière sur cette affaire grâce à des commissions d’enquête. »

Libération hausse le ton contre le chef de l’Etat : « lors de son intervention, mardi, devant les députés LREM, Emmanuel Macron a préféré fanfaronner plutôt que d’éclaircir les nombreuses zones d’ombre. […] Pourtant, pointe le journal, des questions cruciales demeurent sans réponse. » Et Libération de les poser directement au chef de l’Etat : « Pourquoi n’avez-vous pas demandé que la justice soit saisie ? Pourquoi Benalla a-t-il continué à être responsable de vos déplacements privés ? Pourquoi demander un port d’arme s’il n’était pas chargé de votre sécurité ? Pourquoi ne pas faire toute la lumière sur les chargés de mission de votre cabinet ? Pourquoi Benalla était-il le seul chargé de mission à bénéficier d’un appartement de fonction ? »

Macron en décalage

En fait, pointe La Presse de la Manche, « plus que de courage, le président Macron a surtout joué les bravaches. En faisant un bras d’honneur aux commissions parlementaires d’enquête et en déniant toute responsabilité aux personnes auditionnées puisqu’il s’affirme seul responsable. Il nie du même coup le rôle constitutionnel de contrôle du Parlement. Et met au défi quiconque de venir le chercher. »

« On appelle ça de la communication décalée, relève sud-ouest, et dans le prétendu “Nouveau Monde”, on adore. Mais à force de pratiquer une communication décalée, c’est avec les Français qu’Emmanuel Macron finit par se trouver en décalage. S’exprimer devant un auditoire captif et conquis d’avance, ce n’est pas s’exprimer devant le pays ; débiter un discours souvent approximatif, cela n’a rien à voir avec le fait de répondre aux questions précises de journalistes ou de parlementaires. »

L’Alsace renchérit : « ce n’est pas en boudant les journalistes, en refusant de répondre aux questions et en organisant la fuite des discours réservés à son fan-club que “le maître des horloges” réconciliera les Français et la politique. On avait connu Emmanuel Macron plus inspiré au cours de sa campagne. Ce mode de communication du Palais, qui ne va pas sans une certaine arrogance, d’autant qu’il est accompagné d’un phénomène de cour, trouve pourtant des disciples loin de Paris. Ce n’est pas en quelques formules sur Twitter qu’on explicite une politique. Il en va aussi de notre démocratie. »

En phase ?

Bref, l’affaire est loin d’être terminée… constate La Charente Libre, « loin d’apaiser le dossier Benalla, le parler cash et délibérément provocateur d’Emmanuel Macron l’alimente encore dans son registre polémique, des mises en cause du “pouvoir médiatique” à celles contre le “tribunal politique” qu’érigerait l’opposition avec ses demandes d’auditionner directement le chef de l’État. Aujourd’hui, pointe le quotidien charentais, Emmanuel Macron a prudemment supprimé de son programme pyrénéen le suivi prévu de l’étape du jour du Tour de France, au prétexte étrange que le Premier ministre s’était déjà livré à l’exercice. Courageux, mais pas téméraire, le “général” Macron estime sans doute que l’heure n’est pas encore venue de vérifier si les Français sont encore en phase avec les aléas de sa République “exemplaire” nullement “infaillible”. »

Le chômage toujours là…

A la Une également, « la bataille contre le chômage de masse piétine », c’est le grand titre du Figaro.

Le Figaro qui constate que « le nombre de chômeurs sans activité a augmenté de 6 700 au deuxième trimestre pour s’établir à 3,7 millions et que le chômage des jeunes repart à la hausse. Un an après l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée, la baisse du chômage est globalement minime, à peine 40 000 […]. Tous les indicateurs sont passés au rouge ce printemps. »

Alors, quelle solution ? Pour Le Figaro, « Emmanuel Macron a fait des choix courageux, nécessaires, mais en aucun cas suffisants. C’est l’ensemble de l’économie française qu’il faut dégripper. Qu’il s’agisse des seuils sociaux, du poids des impôts, des charges sociales, des taxes locales, de celles sur la production, des normes absurdes… les freins à l’investissement et aux embauches sont partout dans notre pays. En réalité, poursuit le quotidien de droite, le chef de l’État et son gouvernement n’ont pas d’autre choix que de poursuivre les réformes pour espérer gagner la bataille du chômage. En cas d’échec, conclut Le Figaro, les Français auront vite fait de désigner Emmanuel Macron coupable, sans attendre cette fois qu’il se dénonce. Et gageons qu’ils viendront le chercher, sans se faire prier… »

Trop chaud !

Enfin la canicule… Plus de trente degrés encore aujourd’hui à Paris. Ce phénomène sevrait encore s’intensifier dans les prochaines années, prévient Libération. Libération qui passe en revue les projets de la Ville de Paris pour combattre les fortes chaleurs. « Dans son plan climat, la Ville de Paris est obligée d’avoir deux approches, pointe le journal. D’abord, comme toutes les métropoles, elle entend lutter contre les émissions de gaz à effet de serre avec les grandes mesures désormais classiques sur la mobilité propre ou l’isolation thermique des bâtiments. Mais Paris, ville très bâtie et très minérale, souffre d’une morphologie qui crée au-dessus de sa tête un halo de chaleur. » Et pour le combattre, il faudrait « verdir et rafraîchir la ville. » Verdir, ce sera difficile, reconnait Libération, « il faudrait supprimer le bitume » sur plus de 1000 hectares… Alors il reste « les dispositifs de brumisation, d’humidification, de ventilation », dont certains sont en test dans la capitale. Bref, tout cela n’est pas pour demain. Et les Parisiens devront s’habituer aux fortes chaleurs…

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