Les visières en plastique pourraient augmenter le risque de transmission du COVID-19 préviennent des scientifiques

Il nous arrive de la voir portée par des serveurs de restaurant, des employés de supermarché ou tout simplement dans la rue: il s’agit de la visière en plastique. Face au coronavirus, elle fait partie des nombreuses mesures adoptées par la population pour se protéger de la maladie apparue à Wuhan. Mais si elle représente un accessoire complémentaire utile, seule, elle ne serait pas aussi efficace, selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Floride. Leurs observations ont été relayées par le New York Times.
Ce n’est pas la première fois que cet objet emblématique de la pandémie de Covid-19 fait réagir les scientifiques. A la Florida Atlantic University, ces derniers vont même jusqu’à considérer qu’il “pourrait potentiellement avoir l’effet contraire” et affaiblir les efforts entrepris pour combattre la propagation de la maladie.

Les chercheurs ont fait tousser des mannequins
La nouvelle sera probablement décevante pour les personnes en quête d’une alternative plus confortable aux masques. Mais les chercheurs de l’université de Floride sont formels, les visières en plastique, portées seules, ne sont pas suffisamment efficaces pour protéger du coronavirus.

Pour parvenir à ces résultats publiés dans la revue Physics of Fluids, les chercheurs ont eu recours à des simulations laser et visuelles pour visualiser les projections de gouttelettes potentiellement infectées par le virus.

Grâce à ce montage expérimental qui utilise un mannequin pour simuler la toux d’une personne, ces derniers ont constaté que le jet projeté se heurtait d’abord à la visière qui arrêtait les plus grosses gouttelettes, mais que les plus petites d’entre elles se propagaient rapidement sous la visière ainsi que sur les côtés.

Bien que l’étude en question n’ait pas spécifiquement analysé le niveau de protection des visières pour le porteur, indique le New York Times, elle suggère que les personnes qui les utilisent pourraient être plus vulnérables au virus que si elles portaient un masque ordinaire.

Par ailleurs, les chercheurs ont également mis en garde contre les masques dotés de valves d’expiration ou de soupapes. Ces derniers, conçus pour faciliter l’expiration du porteur, filtrent l’air inspiré, mais pas l’air que l’on expire. Si la personne est infectée, “l’air expiré par le porteur à travers la soupape est susceptible de contaminer l’environnement extérieur”, rappelait l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) sur son site début juillet.
“Les visières en plastique n’ont pas l’efficacité des masques de protection respiratoires”
Selon Siddhartha Verma, professeur adjoint au département de génie océanique et mécanique de l’université de Floride, “Les masques agissent comme des filtres et capturent les gouttelettes et toutes les autres particules que nous expulsons”. En revanche, “Les visières ne sont pas capables de faire cela. Si les gouttelettes sont grosses, elles seront arrêtées par la protection en plastique. Mais si elles sont de la taille d’un aérosol, 10 microns ou moins, elles s’échapperont simplement par les côtés ou par le bas”, détaille l’expert puis d’ajouter “Tout ce qui est expulsé sera très probablement distribué dans la salle”.

Un avis rejoint par l’INRS qui explique également que “Les visières ou écrans faciaux ne sont pas des équipements de protection respiratoire mais des équipements de protection des yeux et du visage”. L’institut souligne par ailleurs que si les visières peuvent protéger des grosses gouttelettes, elles ne “permettent pas de protéger des particules restant en suspension”, précisant qu’elles “n’ont pas l’efficacité des masques de protection respiratoire”.

Le New York Times rappelle à cet effet le cas d’un hôtel suisse où des employés ont été infectés par le nouveau coronavirus malgré le port d’une visière. Ceux qui portaient un masque classique ont quant à eux été protégés.

Elles doivent être portées en complément du masque
De manière générale, les chercheurs estiment que le port d’une visière est toujours préférable au fait de ne rien avoir sur le visage. Toutefois, certaines protections s’avèrent plus efficaces pour protéger du Covid-19.

Selon le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), l’utilisation d’une visière ne peut être envisagée « qu’en complément du port d’un masque grand public« , ce qui ne dispense tout de même pas “d’une application rigoureuse des gestes barrières, de l’hygiène des mains et du respect de la distanciation sociale”, rappelle le gouvernement sur son site.

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