L’inquiétude de l’UNICEF sur le trajet que font des milliers d’enfants en traversant la jungle dangereuse de Darien

Selon des études effectuées par l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance) sur le terrain, au premier semestre 2023, 40 000 enfants ont déjà traversé la jungle de Darien, Frontière naturelle entre la Colombie et le Panama, peuplée d’animaux sauvages et fréquemment frappée par des incendies.

 

Cette aventure mortelle est de plus en plus engagée en masse par des enfants de moins de 11 ans souvent contraint à effectuer ce voyage par des décisions de leurs parents qui souhaitent eux mêmes traverser le Darien. Ces enfants prennent beaucoup de risques en essayant de traverser à pied cette forêt tropicale mystérieuse et les conséquences de leur actes peuvent s’avérer énorme selon l’Unicef.

« J’étais au Darién, j’étais aussi au Mexique, à la frontière avec les États-Unis et au Brésil. Nous voyons quand nous interviewons ces familles, quand nous leur fournissons de l’aide, nous voyons que ces familles avec des enfants migrent parce qu’elles n’ont pas d’autres possibilités. Elles sont soit menacées par des gangs, elles ont perdu leur emploi, à cause de la pauvreté, à cause des effets de la pandémie ou à cause du changement climatique qui a détruit les cultures, qui a détruit leur maison. Et souvent, ces familles se retrouvent sans alternative. Elles ne peuvent pas rester là où elles vivent et elles ont très peu d’opportunités d’emplois ou d’éducation pour leurs enfants. Ils arrivent à la conclusion que la seule alternative possible, c’est de migrer dans l’espoir d’un meilleur futur pour elles et pour leurs enfants », détaillent Laurent Duvillier, porte-parole régional d’Unicef pour l’Amérique latine et les Caraïbes.

Les conséquences de cette migration sont énormes pour les enfants, explique Laurent Duvillier : « On parle d’un voyage sur plusieurs centaines et milliers de kilomètres à travers des zones désertiques, à travers des jungles. Il y a des risques au niveau de la santé. Beaucoup d’enfants qui ont survécu à une traversée de la jungle du Darién de 7 à 10 jours à pied, souffrent de maladies infectieuses, de maladies pulmonaires. Ils sont déshydratés, ils manquent d’eau. Il y a d’énormes besoins en termes de santé, en termes d’hydratation. Mais également, il y a d’énormes risques pour ces enfants : des risques d’être séparés de leurs parents, de tomber dans des réseaux de trafiquants, de trafiquants d’exploitation de travail, mais aussi des réseaux violents de criminalité, d’exploitation sexuelle […] Et à long terme également, parce qu’on parle d’enfants qui risquent d’être exclus de l’éducation, des services de santé, d’enfants qui risquent de se retrouver sans papiers sur une route, sans possibilité de pouvoir avoir un meilleur futur ».

Racky LY, stagiaire

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