Prédiabète : ce qu’il faut savoir avant qu’il ne soit trop tard

Le prédiabète n’est pas une maladie… du moins pas encore. C’est un état intermédiaire où tout est encore réversible car le diabète de type 2 ne s’est pas encore installé.

Article rédigé par Réginald Allouche, médecin et chercheur dans le domaine de la prévention du surpoids et du diabète.

Le prédiabète se diagnostique par une prise de sang qui indique une glycémie à jeun comprise entre 1,05 et 1,26 g/l. Il est bon d’avoir 2 prélèvements à une semaine d’intervalle pour confirmer le diagnostic du prédiabète.

Quelques vérités bonnes à dire sur le prédiabète :
Le prédiabète est relativement nouveau pour les médecins, car il s’agit plus de faire de la prévention que d’administrer un traitement. Il reste encore méconnu et il peut être difficile de savoir quels conseils proposer à son patient.
Il existe plusieurs solutions permettant d’éviter que ce prédiabète ne se transforme en diabète de type 2.
Il faut 5 à 10 ans pour qu’un prédiabète non traité ne devienne diabète de type 2.
80% des prédiabètes non-traités se transforment en diabète de type 2.
Le meilleur « traitement » du prédiabète est une alimentation adaptée et la pratique régulière d’exercices physiques. Une activité physique douce d’une durée de 45 minutes minimum, 3 fois par semaine est idéale. Veillez cependant à pratiquer un échauffement de 5 minutes au moins et de clôturer la séance avec 10 minutes d’étirements.

Quelques chiffres sur le prédiabète :
Aux Etats-Unis, le prédiabète touche 78 millions des 310 millions de personnes y vivant : il s’agit d’un véritable fléau. 80% de ces américains risquent de devenir diabétiques de type 2. Lorsqu’on sait qu’un diabétique coûte en moyenne 5000 $ (environ 4000€) par an, la charge à venir pour le pays semble inquiétante. Il apparaît donc indispensable de prévenir le diabète de type 2.

En France, il y a environ 1,5 million de prédiabétiques. Cette donnée est probablement sous-évaluée dans la mesure où beaucoup de français ne font pas de tests de glycémie, et ce malgré les risques liés à leur mode de vie. La prévention n’est pas un réflexe aujourd’hui. Il est à peu près certain que l’impact du diabète de type 2 en France sera très significatif dans les prochaines années et que le nombre de diabétiques risque d’augmenter considérablement.

Au Canada, nous n’avons pas de données exactes, bien que le chiffre de 6 millions de prédiabétiques soit avancé. 80% de ces personnes développeront à terme un diabète de type 2. Une fois encore, lutter contre le prédiabète est assurément une cause nationale.

Pourquoi miser sur la prévention du diabète de type 2 ?
Les complications du diabète de type 2 sont si fréquentes (et parfois graves), après 10 ans de maladie installée, que la prévention de cette pathologie est véritablement problématique.
Parmi les complications les plus redoutables figurent :

L’insuffisance rénale
La cécité
La ou les amputation(s) d’origine non-traumatique
Les neuropathies (perte de sensibilité aux chocs, au chaud et au froid, etc…)
L’impuissance pour les hommes
Les troubles cardiovasculaires
Devant un prédiabète avéré, il est indispensable de demander conseil à votre médecin, et particulièrement concernant votre régime alimentaire et l’activité physique que vous devez pratiquer. Précisons que ces conseils sont aussi applicables en cas de diabète de type 2 avéré.

Pourquoi attendre la maladie lorsqu’on peut inverser le processus grâce à des mesures simples ?
La médecine en France et au Canada est une médecine efficace centrée sur la thérapeutique, mais elle est encore trop rarement une médecine de prévention. Dans le cas du diabète, beaucoup de catastrophes pourraient être évitées si des mesures adaptées étaient prises à temps. D’autant que le temps nécessaire pour passer du stade de prédiabète à diabète de type 2 installé est d’au moins 5 ans, en moyenne ! Alors, n’attendez plus, tout peut encore être sauvé par un bon régime et un peu d’exercices physiques.

L’opinion de notre médecin

Lorsque j’entends certains de mes confrères affirmer que les régimes sont inutiles et qu’ils sont voués à l’échec, je suis rempli de colère et je me demande si nous faisons bien le même métier. En effet, certains régimes raisonnables, adaptés aux besoins du patient et bien conduits, ont prouvé et publié leur efficacité sur la santé, lorsqu’ils sont conjugués avec une activité physique régulière et une rééducation alimentaire globale.

D’ailleurs, que fait un médecin lorsque son patient se présente avec un diabète de type 2 avéré avec des glycémies à jeun élevées ? Il soumet son patient à un régime adapté, à vie…

Dr Réginald Allouche

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