REVUE DE PRESSE FRANÇAISE À la Une: l’Europe incapable de s’entendre

« L’Europe se déchire sur le choix de ses dirigeants », s’exclame Le Figaro en première page. « Le sommet des chefs d’État européens sur le partage des postes de pouvoir de l’UE a été suspendu hier, faute d’un accord, note le journal. Les 28 responsables de l’Union doivent reprendre leurs discussions ce mardi pour décider de la succession du président de la Commission, Jean-Claude Juncker, pièce maîtresse du puzzle des nominations. »

Commentaire sans appel du Figaro : « Le constat est indéniable ! L’Union semble moins parée que jamais face aux défis d’un nouveau monde dans lequel il est crucial de pouvoir parler d’une seule voix face à la Chine, qui étend son influence sur notre continent à travers ses investissements, ou à l’Amérique de Trump, qui n’est plus un partenaire fiable. À force de dysfonctionner, l’UE est au bord de la paralysie, déplore encore Le Figaro. Trop longtemps sourde aux inquiétudes des peuples, elle est désormais fragilisée par les fractures qui la traversent. Les enjeux de politique nationale y ont pris le pas sur l’intérêt commun. (…) Au bout du compte, les Européens finiront bien par trouver un accord. Mais à quel prix ? Cette crise démontre, s’il en était encore besoin, conclut le journal, l’urgence pour l’Union européenne de se réformer et de trouver les dirigeants qui sauront lui donner un nouvel élan. »

Négociation de maquignons…

La Croix est tout aussi circonspecte : « Dans un monde où les comportements politiques autoritaires sont à la hausse, la foire aux nominations européennes n’est pas un gage d’efficacité. Quel sera le poids des futurs responsables si leur choix paraît issu de dosages un peu aléatoires entre appartenance politique, nationalité et genre ? À tout le moins, poursuit La Croix, il faudrait qu’un tel processus soit davantage préparé en amont (…). Au-delà, les remèdes ne sont pas faciles à trouver car l’Union européenne subit ici les conséquences de sa double nature qui fait coexister des États membres avec un parlement et un exécutif communs. De ce point de vue, conclut le quotidien catholique, Emmanuel Macron a raison d’estimer qu’il ne faut pas élargir l’Union sans avoir trouvé des réponses aux problèmes actuels du fonctionnement institutionnel. »

L’Union hausse le ton : « Où va cette Union en osant, un nouveau Parlement à peine élu, une telle image tragique d’impuissance et de négociations de maquignons pour se doter d’un exécutif cohérent et équilibré ? (…) Ceux qui vont arriver aux affaires seront d’entrée affaiblis par cette succession de petites intrigues. (…) Tout cela est horripilant et résulte de caprices d’enfants gâtés privilégiant leurs petits intérêts aux enjeux d’une Union qui subit des procédures inadaptées, alors qu’elle devrait être en permanence dans l’action pour attester sa force devant la communauté internationale. »

« En vérité, l’Europe n’a plus de patron, soupire Sud-Ouest. (…) Ce sont en ce moment les “petits” pays et les forces extrémistes qui font la loi, soit par défaut, soit parce qu’ils ont su nouer entre eux des alliances. L’Europe n’a sans doute pas connu une telle impasse depuis le sommet de Nice en l’an 2000, quand Chirac et Schröder s’affrontaient. Ce qui confirme bien qu’à 15 ou à 28, sans entente franco-allemande, l’Europe n’avance pas. »

Hong-Kong : l’exaspération

À la Une également, Hong Kong, avec une nouvelle manifestation monstre hier et une incursion de certains manifestants dans les locaux du Parlement. « Pourquoi Hong Kong craque », titre Libération. « En lutte depuis cinq mois contre une loi d’extradition perçue comme renforçant le contrôle de Pékin, les manifestants ont donc envahi le Parlement. Symbole d’une société au bord de la rupture, notamment les jeunes. »

« Pourquoi Hong Kong craque ? » Eh bien, répond Libération, parce que la population hongkongaise est « exaspérée de voir Pékin grignoter sans relâche l’autonomie concédée au moment de la rétrocession. Exaspération qui s’est traduite par des manifestations réunissant quelque 2 millions de personnes. À l’échelle de la France, cela équivaudrait à des défilés rassemblant près de 20 millions de manifestants… La volonté populaire n’est pas douteuse. Elle est fondée sur le droit, sur les principes de liberté et d’autodétermination. Il n’est qu’une solution honorable à cette crise, s’exclame encore Libération : que Pékin respecte sa parole et laisse, conformément aux accords signés à l’époque, Hong Kong vivre sa vie. »

Comment mieux accueillir les touristes à Paris ?

Enfin, ce cri d’alarme lancé par Le Parisien : pour les touristes à Paris, c’est « le parcours du combattant ». Interrogé par le journal, ce guide touristique résume la situation : « Quand vous avez derrière vous un groupe de 40 personnes, des enfants ou des personnes âgées, votre souci c’est de les déplacer en toute sécurité sans qu’ils se fassent arracher leur sac, de rattraper les retards quand on a passé des heures en car dans les embouteillages, leur trouver des places pour entrer à la tour Eiffel ou au Louvre sans faire des heures de queue et de leur trouver des toilettes. »

En effet, commente Le Parisien, « hygiène, sécurité, circulation… Les Parisiens ne sont pas les seuls à se plaindre de la dégradation des conditions de vie dans la capitale. Des millions de touristes constatent aussi une situation détériorée. À l’heure où se joue une compétition mondiale pour séduire les visiteurs, la mairie est sous pression. Certes, la situation est complexe. Toutes les grandes métropoles doivent concilier tourisme de masse, bien-être des habitants et enjeux climatiques. Mais la ville lumière ne peut pas se permettre de perdre ce match. »

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