Tuerie à Buffalo Aux États-unis, Le Fbi Parle D'une "motivation Raciale"
Le tireur était équipé d’une “arme d’assaut”, d’un gilet pare-balle, d’une tenue de type militaire, d’un casque, ont annoncé les autorités policières et judiciaires locales. Il portait également une caméra pour diffuser son crime en direct sur la plateforme de streaming Twitch, laquelle s’est déclarée “dévastée” et a promis une “tolérance zéro contre toute forme de violences”.
D’après le réseau social, le contenu a été supprimé “deux minutes” après le début de sa diffusion, le compte de l’assaillant a été “suspendu définitivement” et “tous les comptes susceptibles de rediffuser ce contenu sont sous surveillance”. Le ?Forum Internet mondial de lutte contre le terrorisme (GIFCT) a également activité son protocole pour éviter la diffusion de ces images.
Grâce à cette mesure, vous ne serez sans doute pas exposé à des images de la tuerie de Buffalo.
Propager les images d’une attaque terroriste, c’est servir les objectifs des terroristes, qu’ils s’agisse de la fosse du Bataclan ou d’une fusillade suprémaciste. https://t.co/oqhP3YyIvS— Nicolas Henin (@N_Henin) May 15, 2022
Lorsque la police est arrivée très vite sur les lieux, le jeune homme a retourné son arme contre lui, au niveau de son cou, avant de se rendre aux forces de l’ordre, selon le commissaire Gramaglia. Selon, le maire de Buffalo, un Afro-Américain, Byron Brown, le tueur, parti de Binghamton, a parcouru près de 300 kilomètres pour se rendre jusqu’à Buffalo. Cette attaque est “un crime motivé par la haine et raciste”, perpétrée par “le mal incarné”, a lui fustigé le shérif du comté d’Erié, John Garcia.
Interrogé pour savoir si le tireur risquait la peine de mort à l’échelon fédéral, le représentant local du parquet du ministère américain de la Justice a répondu que “toutes les options étaient sur la table”.
Des médias américains ont également évoqué un “manifeste” à caractère raciste diffusé sur internet. Selon le New York Times, citant ce “manifeste”, le suspect a été “inspiré” par des crimes commis par des suprémacistes blancs, notamment le massacre en 2019 de 51 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.
Le journal Buffalo News a même révélé qu’un mot injurieux, raciste et tabou aux États-Unis pour désigner les personnes noires avait été peint en blanc sur le canon de l’arme. Il s’agit d’une “tuerie atroce par un suprémaciste blanc”, a tonné sur Twitter la gouverneure de l’État de New York Kathy Hochul.
Meeting with law enforcement for the latest on the horrific white supremacist shooting in Buffalo.
Grateful for the swift actions of everyone involved in the response & holding close the memory of the security guard who was killed trying to stop the shooter. A true hero. pic.twitter.com/X7dC03PSuK
— Governor Kathy Hochul (@GovKathyHochul) May 15, 2022
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a dénoncé cette attaque, rappelant que “tout acte de terrorisme intérieur, y compris un acte perpétré au nom d’une idéologie nationaliste blanche répugnante, est contraire à tout ce que nous défendons en Amérique”. Son prédécesseur, Donald Trump, a parlé d’un ”événement tragique”.
Montrant toujours autant de compassion pour ses compatriotes, Trump préfère regarder ailleurs
??”Je pense qu’il y a eu un événement tragique à Buffalo. Un événement tragique à Buffalo avec de nombreuses personnes tuées. En 18 mois en Afghanistan, nous n’avons perdu personne” pic.twitter.com/HpWYkopVAG— jean-eric branaa (@BranaaJean) May 15, 2022
Cette tuerie en rappelle deux autres: un massacre raciste le 3 août 2019 lorsqu’un homme d’extrême droite de 21 ans avait tué 23 personnes, dont huit Mexicains et des personnes “hispaniques” à El Paso, au Texas; et lorsque le 17 juin 2015 un suprémaciste blanc avait tué neuf fidèles afro-américains dans une église de Charleston en Caroline du Sud. Dans ces deux cas, des manifestes haineux avaient été mis en ligne avant les attaques.
Les fusillades et meurtres en série aux États-Unis dans les lieux publics sont de manière tragique quasiment quotidiens et la criminalité par armes à feu est en augmentation dans les grandes villes comme New York, Chicago, Miami ou San Francisco, notamment depuis la pandémie de 2020.
En 2021, les armes à feu ont fait près de 45.000 morts aux États-Unis, dont environ 24.000 suicides, selon l’organisation Gun Violence Archive. Le droit de posséder des armes est garanti par la Constitution. Plusieurs initiatives d’élus pour renforcer la législation sur les armes ont échoué au Congrès ces dernières années, le puissant lobby des armes NRA restant très influent.