Malgré les efforts des Forces de défense et de sécurité (FDS) sénégalaises pour freiner le phénomène, l’exode des Sénégalais vers l’Europe par voie maritime ne montre aucun signe de ralentissement. Entre le 4 et le 14 septembre, 17 pirogues ont quitté le Sénégal pour l’Espagne, transportant au total 1 712 passagers, dont 25 femmes et 15 mineurs, selon un rapport de Libération.
Plus récemment, une autre pirogue en provenance du Sénégal a été secourue en Espagne. Selon Héléna Maléno Garzon, fondatrice de l’ONG Caminando Frontera, l’embarcation qui est arrivée à Tenerife comptait 136 passagers, dont 5 femmes. Ces chiffres, issus de la compilation des données de l’ONG, montrent “un nombre inquiétant de départs depuis le Sénégal”, soulignant la gravité et l’urgence de la situation.
Le phénomène, connu sous le nom de “Barça ou Barsakh” (Barcelone ou la mort), révèle la désespérance et la détermination des jeunes Sénégalais à chercher une vie meilleure, même au risque de leurs vies en traversant l’Atlantique dans des conditions souvent dangereuses. Les forces de sécurité sénégalaises sont débordées, se trouvant sur plusieurs fronts, de la lutte contre la criminalité à la gestion de la pandémie de COVID-19.
Le gouvernement sénégalais est confronté à un dilemme difficile. D’une part, il doit garantir la sécurité de ses citoyens et prévenir les départs dangereux. D’autre part, il est conscient que l’émigration représente souvent la seule option pour de nombreux jeunes face à un manque d’opportunités économiques et à un chômage endémique.